DAKAR – Le cœur de la capitale sénégalaise va connaître une métamorphose. Dans un arrêté rendu public ce lundi, le préfet de Dakar interdit à compter du jeudi 16 octobre la circulation des « véhicules à bras » – pousse-pousse et chariots de transport – sur les principales artères du centre-ville. Une décision qui vise à désengorger le trafic et à sécuriser ces axes stratégiques, au risque de bouleverser les habitudes de mobilité de nombreux Dakarois.
Le périmètre d’exclusion couvre un secteur crucial de la ville. Sont concernées la Place de l’Indépendance, épicentre politique et administratif, ainsi que la Corniche Ouest et les grandes avenues Léopold Sédar Senghor, de la République, Nelson Mandela, Pasteur et Cheikh Anta Diop. Autant de voies saturées aux heures de pointe, où se mêlent voitures, bus, motos et ces véhicules non motorisés désormais bannis.
Sécurité et fluidité
Pour les autorités, la mesure répond à un double impératif. D’une part, « faciliter la circulation » dans une ville régulièrement paralysée par les embouteillages. D’autre part, « assurer la sécurité des usagers » dans des zones où la cohabitation entre les différents modes de transport devient périlleuse.
La police et la gendarmerie sont chargées de l’application de l’arrêté. Les contrevenants s’exposeront aux sanctions prévues par la loi, même si le texte ne précise pas la nature exacte de ces pénalités.
Un bouleversement sociétal
Cette décision administrative, si elle peut sembler technique, touche en réalité à l’organisation intime de la ville. Les pousse-pousse et chariots représentent en effet pour de nombreux Dakarois un moyen de transport essentiel, tant pour les déplacements personnels que pour l’activité économique informelle.
Reste à voir comment se fera, dans la pratique, l’acceptation de cette mesure. Va-t-on assister à une reconversion forcée des conducteurs de pousse-pousse ? À un report du trafic vers d’autres zones ? À une adaptation des habitudes de transport ?
Jeudi approche à grands pas. Et avec lui, une nouvelle page de la mobilité dakaroise qui s’écrira, entre modernité urbaine et préservation d’un patrimoine culturel et social.