DAKAR – L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a révélé mardi 25 novembre 2025 une photographie radicalement nouvelle de l’économie sénégalaise. Elle a mis à jour l’année de base pour le calcul de la richesse nationale, passant de 2014 à 2021. Résultat : le Produit Intérieur Brut (PIB) de 2021 augmente de 13,5%, soit 2 055 milliards de FCFA supplémentaires.
Cette révision statistique respecte les normes internationales et ne traduit pas une croissance soudaine. Elle met en lumière des richesses jusqu’ici invisibles et élargit le périmètre de mesure pour mieux coller à la réalité économique.
L’économie informelle et illégale entre dans les comptes
Le recensement intègre désormais le secteur informel et certaines activités illégales. Les motos-taxis « Jakarta », l’orpaillage artisanal, la filière anacarde et l’hydraulique rurale figurent désormais dans les statistiques. Surprise : la prostitution et le trafic de drogue sont également comptabilisés, conformément aux normes internationales, pour refléter l’ensemble de la production économique réelle.
Cette hausse du PIB modifie mécaniquement plusieurs indicateurs macroéconomiques. Par exemple, le ratio dette publique/PIB passe de 90,8% à 80,0%. Le déficit budgétaire et le déficit courant voient aussi leur poids relatif diminuer, améliorant la perception de l’économie par les investisseurs.
Le nouveau portrait montre une économie plus tertiarisée que prévu, avec 53,4% du PIB provenant du secteur des services et un secteur industriel moins dynamique. La consommation finale des ménages reste le moteur principal, représentant 84,7% du PIB.
Au-delà des chiffres, ce rebasage offre aux décideurs publics un outil précis pour orienter les politiques économiques. Le Sénégal ne s’est pas enrichi du jour au lendemain ; il connaît désormais mieux son économie et peut planifier plus efficacement.
