Côte d’Ivoire : Le Conseil constitutionnel valide cinq candidats, élimine les poids lourds et ouvre la voie à un quatrième mandat d’Ouattara

Ce lundi 8 septembre 2025, la présidente du Conseil constitutionnel, Mme Chantal Camara Nanaba, a rendu une décision qui bouleverse le paysage politique ivoirien. Sur soixante dossiers examinés, seuls cinq candidats ont été jugés éligibles à l’élection présidentielle du 25 octobre. Ce tri drastique élimine les principales figures de l’opposition et laisse le président sortant, Alassane Ouattara, en position de force pour briguer un quatrième mandat déjà très contesté.

Des exclusions qui secouent l’opposition

Le verdict du Conseil constitutionnel frappe au cœur de l’opposition et provoque un véritable séisme politique. Tidjane Thiam, président du PDCI et ex-CEO de Crédit Suisse, a été disqualifié pour un motif administratif : il ne figure pas sur les listes électorales. Cette condition d’éligibilité essentielle l’a empêché de concourir, malgré les recours de son parti.

Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2011, a subi le même sort pour la même raison. Son camp, le PPA-CI, dénonçait pourtant l’irrégularité de sa condamnation dans l’affaire du « braquage de la BCEAO », estimant que seule la Haute Cour de justice pouvait juger un ancien chef d’État. Le Conseil constitutionnel a rejeté cet argument.

Pascal Affi N’Guessan, leader du FPI, a également vu sa candidature invalidée. Ses parrainages présentaient un déficit de plus de 20 000 signatures, un écart jugé rédhibitoire. Ainsi, trois poids lourds de la scène politique ivoirienne disparaissent de la course électorale à cause d’une application stricte du code électoral.

Une liste réduite et inattendue

Les cinq candidats retenus forment un panel contrasté :

  • Henriette Lagou (Groupement des Partenaires Politiques pour la Paix, GP-PAIX)

  • Jean-Louis Billon (Congrès Démocratique, CODE), cadre du PDCI

  • Ehivet Simone Gbagbo (Mouvement des Générations Capables, MGC), ex-Première dame

  • Ahoua Don-Mello Jacob (Indépendant)

  • Alassane Ouattara (RHDP, président sortant)

La candidature d’Alassane Ouattara, validée pour un quatrième mandat, reste la plus polémique. L’opposition la juge « anticonstitutionnelle ». Sa présence sur la liste officielle accentue les critiques et ouvre la voie à une réélection très clivante.

Un processus électoral sous haute tension

Le dépôt des candidatures, organisé du 1er juillet au 26 août 2025, avait déjà suscité de vives polémiques. Désormais, la publication de la liste définitive, limitée à cinq noms, risque d’attiser encore davantage les tensions. Dans un pays marqué par les traumatismes des crises électorales passées, le climat politique demeure fragile.

Le Conseil constitutionnel a également rejeté la demande du PDCI, qui réclamait une révision exceptionnelle des listes électorales pour régulariser la situation de Tidjane Thiam. L’institution a rappelé que ce dossier relevait de la Commission électorale indépendante (CEI).

Ainsi, la campagne officielle s’annonce déséquilibrée : un président sortant omnipotent affrontera une opposition affaiblie et fragmentée. La Côte d’Ivoire s’achemine donc vers une élection dont l’issue paraît écrite d’avance, mais dont l’impact sur la stabilité nationale reste incertain.

Sénégal-RDC : Pape Thiaw, la sérénité face à la folie des Martyrs

L’heure n’est pas au doute, mais à l’affirmation. À quelques heures du choc brûlant qui l’opposera aux Léopards de la RDC, le camp sénégalais a délivré son message, teinté d’un calme olympien et d’une détermination sans faille. Face à une presse congolaise attentive, le sélectionneur Pape Thiaw et son capitaine Kalidou Koulibaly ont esquissé les contours d’une ambition : partir de Kinshasa avec les trois points.

« Nous sommes venus avec beaucoup d’ambitions »
La déclaration de Pape Thiaw, lundi au Stade des Martyrs, a planté le décor. Loin de toute arrogance, mais fort d’une lucidité assumée, le technicien sénégalais reconnaît la valeur de l’adversaire sans complexe. « Nous connaissons les joueurs de la République démocratique du Congo, avec beaucoup de qualités et nous ferons de notre mieux pour bien les gérer. » Une forme de respect, mais surtout la promesse d’un plan de match rodé pour contrer les périls congolais.

L’ambiance du Stade des Martyrs : une motivation, pas une menace
L’un des points centraux de cette rencontre est l’atmosphère électrique et hostile qui attend les Lions. Là où d’autres pourraient voir une pression insoutenable, Pape Thiaw y puise une énergie positive. « Il y aura une folle ambiance au stade des Martyrs. Nous considérons cela comme une motivation supplémentaire. Nous serons sereins avec beaucoup de sérénité. » Une déclaration forte qui témoigne du mental de champions d’Afrique, habitués aux plus grandes scènes.

L’option victoire, et rien d’autre

Le message le plus clair est venu dissiper toute ambiguïté sur les intentions sénégalaises. Pas question de calcul ou de match nul. Pape Thiaw le martèle : « Jamais nous avons envisagé l’option d’un match de barrage. Nous avons encore trois matches à jouer et pour lesquels, nous avons 9 points à prendre. » L’objectif est simple : gagner tous les matches, à commencer par celui-ci. Une mentalité de vainqueur qui place la barre très haut.

Koulibaly, le roc sénégalais, connaît l’adversaire

Le capitaine Kalidou Koulibaly, pierre angulaire de la défense, n’est pas en reste. Son analyse est celle d’un guerrier aguerri qui respecte son rival mais n’en a pas peur. « Nous connaissons Wissa, Cédric Bakambu et tous les autres. Ils sont pétris de talents comme nous aussi. Bref, ce sera une équipe difficile à gérer. » Puis, concluant avec la force tranquille qui le caractérise : « Somme toute, nous sommes à Kinshasa, pour notre qualification. »

Un final qui sonne comme une évidence. Les Lions de la Teranga ne sont pas venus en touristes dans la capitale congolaise. Ils sont venus en conquérants, sereins, ambitieux et résolus. Le ton est donné. Le Stade des Martyrs, en ébullition, attendra de voir si les actes suivront les paroles.

Ousmane Sonko à Abou Dabi : la diplomatie du « Jubbanti Koom » à l’œuvre

Le désert d’Arabie, habitué aux mirages, assiste cette semaine à une scène bien réelle : l’arrivée du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko pour une visite officielle de haut vol aux Émirats arabes unis. Du 8 au 12 septembre 2025, Abou Dabi, cité d’or et de pouvoir, devient le théâtre d’une diplomatie économique offensive. Loin des simples poignées de main protocolaires, cette mission incarne la nouvelle ambition du Sénégal sur l’échiquier mondial.

Pour la troisième fois hors du continent africain depuis sa prise de fonction, le chef du gouvernement pose ses valises dans un hub global, un pont entre l’Orient et l’Occident. Cette visite, soigneusement calibrée, s’inscrit dans le sillage de celle du président Bassirou Diomaye Faye en décembre 2024. Elle n’est pas un hasard. Elle est la pièce maîtresse d’un plan plus vaste, le « Jubbanti Koom » – le redressement national – dont chaque chapitre se écrit avec des partenaires de poids.

Sous le soleil émirati, M. Sonko s’entretiendra avec le président Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan. Les discussions auront le parfum de l’ambition et le poids du concret. Car entre le Sénégal et les EAU, l’histoire ne fait que commencer, mais elle est déjà dense. Elle se chiffre en millions de dollars, en mégawatts d’énergie solaire, en conteneurs échangés et en vies transformées par la formation.

Une coopération aux multiples visages

Les deux pays tissent leur entente sur une toile de projets structurants. Le géant portuaire DP World, pilier de l’économie émiratie, a jeté l’ancre à Dakar depuis 2008. Il ne se contente pas de gérer le terminal ; il construit l’avenir avec le futur port en eaux profondes de Ndayane, promesse de transformation du commerce ouest-africain.

L’énergie est un autre chapitre crucial. Les Émirats, en virtuoses de la transition énergétique, accompagnent le Sénégal dans le déploiement de son potentiel solaire et hydroélectrique. Le Centre Sheikh Mohammed bin Zayed pour l’innovation, à Dakar, souffle un vent de modernité sur l’entrepreneuriat local, formant la relève des PME qui porteront demain l’économie sénégalaise.

Les liens dépassent le tangible pour s’ancrer dans la connaissance. Bourses d’études, partenariats universitaires avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ou l’Université Al Qasimia : les EAU investissent dans la matière grise, la ressource la plus précieuse. Même la sécurité et la justice ne sont pas en reste, avec quatre accords de coopération et un memorandum liant les forces de police des deux nations.

L’art de regarder vers demain

Cette visite n’est donc pas une simple formalité. C’est une opportunité de consolider les acquis et de tracer de nouvelles pistes. Les perspectives sont vastes : villes intelligentes, transformation agricole, renforcement du secteur privé, et programmes éducatifs pointus dans les domaines technologiques.

Ousmane Sonko, en ambassadeur d’un Sénégal sûr de son destin, négocie ainsi bien plus qu’un partenariat. Il scelle une alliance stratégique pour son pays, un pont entre Dakar et Abou Dabi qui pourrait bien devenir la route incontournable de l’émergence sénégalaise. Dans le grand jeu géoéconomique, le Sénégal joue désormais ses cartes avec une audace qui force le respect.

Lions de la Teranga : l’heure de vérité face au Soudan et à la RDC

L’équipe nationale du Sénégal entre dans une semaine brûlante des éliminatoires Coupe du Monde 2026. Les Lions de la Teranga, emmenés par Pape Thiaw, défient le Soudan ce vendredi 5 septembre au stade de Diamniadio, avant un voyage périlleux à Kinshasa le 9 septembre pour affronter la République Démocratique du Congo au stade des Martyrs.

Sénégal–Soudan : un premier obstacle décisif

Le classement reste d’une étroitesse rare : la RDC mène avec 13 points, talonnée par le Sénégal et le Soudan (12 points chacun). Dans ce contexte, chaque match s’apparente à une finale. « Personne n’a droit à l’erreur », résume un observateur.

Le duel contre le Soudan ne saurait être sous-estimé. Lors de leurs quatre dernières confrontations, les Lions ont pris trois victoires pour un nul, ce dernier en mars à Benghazi (0-0). Ce jour-là, le Sénégal avait peiné face à un bloc soudanais discipliné, tremblant même sur plusieurs contres, heureusement neutralisés par Édouard Mendy et le manque de réalisme adverse. Vendredi, les Crocodiles du Nil viendront sans complexe, eux qui ont déjà occupé la tête du groupe.

Une victoire à Diamniadio donnerait au Sénégal un avantage psychologique précieux avant la grande bataille de Kinshasa.

RDC–Sénégal : la finale du groupe B

Trois jours plus tard, le stade des Martyrs vibrera au rythme d’un choc au sommet. La RDC, en quête d’une première qualification mondiale depuis 1974, comptera sur ses nouvelles armes : Aaron Wan-Bissaka et un Yoane Wissa en feu. Face à ce public incandescent, les Lions savent qu’ils devront afficher caractère et réalisme.

Le Sénégal, qui rêve d’une troisième participation consécutive après 2018 et 2022, s’appuiera sur ses certitudes et ses souvenirs. En 2011 déjà, à Kinshasa, les Lions s’étaient imposés 4-2, guidés par un triplé de Mamadou Niang. Et surtout, un chiffre résonne comme un totem : le Sénégal n’a plus perdu contre le Congo depuis… 1968.

Deux marches vers l’Amérique

Pour les Lions, le calcul est limpide : viser les six points, rien de moins. Battre le Soudan, puis confirmer face à la RDC. « Le destin est entre nos mains », répètent joueurs et encadrement. Deux victoires offriraient une position idéale pour arracher ce billet vers les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Sonko et la BID scellent une alliance stratégique

Jeudi 4 septembre 2025, le cabinet du Premier ministre a servi de cadre à une rencontre hautement stratégique. Ousmane Sonko y a reçu une délégation de la Banque Islamique de Développement (BID) conduite par son Vice-président chargé des opérations, le Dr Rami S. Ahmad.

Les discussions, placées sous le signe de la confiance et de la vision partagée, ont porté sur le renforcement des mécanismes de financement et d’investissement en provenance des pays arabes et islamiques. Le Gouvernement sénégalais entend mobiliser, via la BID, des capitaux publics et privés substantiels pour accélérer la mise en œuvre de son Agenda National de Transformation « Sénégal 2050 ».

Le Dr Ahmad a salué la transparence et la clarté des priorités affichées par l’exécutif sénégalais — un signal fort pour les investisseurs. Il a réaffirmé l’engagement de la BID à aligner ses interventions sur les objectifs nationaux, en apportant un appui technique et financier conséquent.

Ce rapprochement stratégique ouvre une nouvelle ère de coopération financière islamo-sénégalaise, propice à l’émergence de projets structurants dans l’énergie, les infrastructures, l’agriculture et le numérique.

Alors que le Sénégal ambitionne de devenir un hub économique régional, l’appui affirmé de la BID pourrait s’avérer décisif. Dans les prochains mois, des initiatives concrètes devraient voir le jour, générant croissance et emplois — preuve que les partenariats Nord-Sud, lorsqu’ils sont équilibrés, profitent à toutes les parties.

le Premier ministre Sénégalais décline Paris mais accueillera Paris à Dakar

Par un communiqué officiel publié ce mercredi 3 septembre sur le compte X de la Primature, le gouvernement sénégalais a fait savoir que le Premier ministre ne participera pas, comme prévu, à la onzième édition de Bpifrance Inno Génération (BIG), événement phare de l’innovation économique française prévu le 23 septembre à Paris.

Aux origines de ce renoncement : un agenda surchargé et des obligations diplomatiques prioritaires. Le Premier ministre « tient à adresser ses sincères remerciements à BPI France », et particulièrement à son directeur général, Nicolas Dufourcq, pour « l’honorable invitation » reçue le 22 juillet dernier. Mais des « empêchements liés à son emploi du temps » l’obligent à décliner — non sans regrets.

Il sera donc représenté par un membre de son gouvernement, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée.

Dakar-Paris : la diplomatie en mode alterné

Si Paris ne verra pas le Premier ministre sénégalais en septembre, Dakar, en revanche, s’apprête à accueillir prochainement son homologue français. Les deux chefs de gouvernement se rencontreront dans le cadre du séminaire intergouvernemental (SIG), une initiative conjointe annoncée par les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron.

Tournée diplomatique éclair : Abu Dhabi puis Rome

Le communiqué officialise également une visite officielle aux Émirats Arabes Unis du 8 au 12 septembre. Le Premier ministre y sera reçu par le président émirati, Son Altesse Sheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, pour une série d’entretiens dont la teneur n’a pas encore été précisée.

Sans transition, il se rendra les 13 et 14 septembre en Italie. Objectif affiché : rencontrer la diaspora sénégalaise d’Europe — « tous pays confondus » — pour échanger sur la gouvernance actuelle, le Plan de Redressement Économique et Social, et le rôle de la diaspora dans la Vision 2050 du Sénégal.

Vigilance médiatique et sources officielles

La Primature en a profité pour rappeler un point essentiel : les seules sources officielles concernant les activités du Premier ministre restent ses pages certifiées sur les réseaux sociaux, ainsi que celles de la Primature et du Bureau d’information et de Communication du Gouvernement (Bic-Gouv).

Présumons que cette actualité diplomatique dense s’inscrit dans une stratégie de repositionnement international du Sénégal, entre innovation économique, partenariats gagnants et dialogue renforcé avec sa diaspora. Le calendrier se densifie ; l’horizon s’élargit.

Accident à Barkedji : 5 morts et 15 blessés sur l’axe Linguère-Matam

La route de Linguère à Matam, habituellement animée par des chants et des prières en cette période de Gamou, a viré au drame ce mercredi matin. Un véhicule de type Cheikhou Chérifou transportait des pèlerins quand il a percuté de plein fouet un camion stationné près du village de Loumbal Laana, dans la commune de Barkedji. Le choc violent a tué cinq personnes et blessé quinze autres, dont huit grièvement.

Selon les premiers témoignages recueillis sur place, le véhicule assurait la liaison Matam-Kaolack. Il acheminait des fidèles vers les cérémonies religieuses du Gamou. Pour une raison encore indéterminée, le conducteur a perdu le contrôle et a heurté un poids lourd garé en bordure de chaussée.

Intervention rapide des secours

Sous le commandement de l’adjudant-chef Papa Élimane Ndour, les sapeurs-pompiers de Linguère ont déployé un dispositif d’urgence. Six ambulances et deux véhicules légers ont rejoint les lieux du drame. Les secouristes ont pris en charge les blessés dans un climat de tension extrême avant de les évacuer vers l’hôpital Magatte Lô de Linguère. Ils ont également transporté les corps sans vie à la morgue de cet établissement.

Une tragédie qui interroge

Cet accident survient en pleine période de déplacements religieux intenses. Il relance le débat sur la sécurité routière et la nécessité de renforcer la vigilance sur les axes secondaires. Ces routes, souvent étroites, mal éclairées et empruntées par des véhicules surchargés ou mal entretenus, présentent un danger permanent.

La communauté de Barkedji, comme l’ensemble du pays, reste sous le choc. À la veille de la célébration, le deuil et la consternation rappellent durement que certains voyages, hélas, ne connaissent pas de retour.

Burkina Faso : l’homosexualité désormais pénalisée, le nouveau code de la famille adopté

Le Burkina Faso a adopté lundi 1er septembre 2025 un nouveau code des personnes et de la famille, qui inclut la pénalisation des pratiques homosexuelles. Cette loi prévoit des peines de deux à cinq ans de prison et des amendes pour toute personne reconnue coupable. Selon le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, « en cas de récidive, si l’auteur n’est pas de nationalité burkinabè, il sera expulsé du pays ».

Jusqu’à présent, aucune loi spécifique ne visait les personnes homosexuelles, qui vivent toutefois discrètement dans le pays. Le texte, qui doit encore être promulgué par le chef de la junte, Ibrahim Traoré, introduit également des modifications sur la nationalité burkinabè et l’âge légal du mariage.

Mariage et âge légal

Le code abaisse l’âge légal du mariage de 20 à 18 ans pour les filles et les garçons. Une dérogation spéciale peut être accordée dès 16 ans sur demande. De plus, les mariages coutumiers et religieux pourront être reconnus légalement, à condition que les conjoints enregistrent leur union à l’état civil.

Nationalité burkinabè

Le nouveau texte rénove aussi les conditions d’obtention de la nationalité. Par mariage, il faudra désormais attendre cinq ans, ou sept ans si l’un des conjoints réside à l’étranger. Les autres demandeurs devront attendre dix ans après avoir obtenu une carte de résidence permanente. Enfin, toute personne collaborant avec des étrangers ou des États contre « les intérêts du Burkina Faso » sera déchue de sa nationalité.

Cette réforme majeure suscite déjà de nombreux débats au Burkina Faso et pourrait avoir un impact significatif sur la vie sociale et juridique du pays.

Grand Stade d’Agadir : un bijou prêt pour la CAN 2025 et le Mondial 2030

Agadir, perle de la côte atlantique, s’est transformée en vitrine sportive du Maroc avec la rénovation du Grand Stade. Inspectée le 1er septembre 2025 par les autorités marocaines, l’enceinte se prépare à accueillir des matchs majeurs de la CAN 2025 et, à plus long terme, la Coupe du Monde 2030.

Inauguré en 2013, le Grand Stade d’Agadir affiche désormais plus de 41 500 places, des vestiaires modernisés, un gazon flambant neuf et des loges VIP prêtes à recevoir les plus grands noms du football africain et mondial. La première phase de rénovation, estimée à 450 millions de dirhams, a permis d’agrandir les parkings (désormais 4 100 places), de renforcer les infrastructures techniques et d’améliorer le confort des spectateurs.

Le stade accueillera plusieurs rencontres du groupe B, dont le très attendu Égypte-Zimbabwe le 22 décembre 2025, avant de vibrer au rythme d’un huitième de finale et d’un quart de finale en janvier 2026.

Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Dès 2026, une deuxième phase d’investissement de plus de 2,3 milliards de dirhams portera la capacité à 46 000 places et couvrira entièrement les tribunes. Objectif : se conformer aux normes FIFA et devenir une référence pour le Mondial 2030 que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.

Avec cette transformation, le Grand Stade Agadir CAN 2025 devient non seulement un écrin sportif, mais aussi un symbole du rayonnement international du Maroc.

Ousmane Sonko lance un plan de sauvetage pour relancer La Poste

La Poste Sénégal traverse une crise profonde depuis plus d’une décennie. Endettement critique, gouvernance défaillante, déficit structurel et perte de compétitivité ont menacé son rôle d’opérateur public de référence. Ce lundi 1er septembre 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé un Conseil interministériel consacré exclusivement à l’avenir du Groupe. À l’issue des travaux, un plan de redressement et de relance a été adopté.

Un diagnostic sans appel

Le constat est sévère : entre 2012 et 2025, les effectifs sont passés de 2 600 à plus de 4 100 agents, alors même que le chiffre d’affaires reculait de 26 %. La masse salariale a bondi de 40 %, aggravant un déficit chronique qui dépasse aujourd’hui 100 milliards de FCFA. Les capitaux propres sont négatifs de 156 milliards et les dettes sociales, fiscales et bancaires se sont accumulées.

Postefinances enregistre des capitaux propres négatifs supérieurs à 17 milliards, avec des fraudes documentées de plus de 3 milliards. EMS Sénégal, censée être le moteur du courrier express, a perdu des marchés stratégiques. Plus de 80 % du parc automobile est hors d’usage, freinant la distribution et l’activité logistique, tandis que l’État prend en charge le paiement des salaires depuis 2022.

Pour Ousmane Sonko, cette crise offre toutefois une « opportunité de transformation », en combinant recapitalisation, modernisation numérique, réforme de la gouvernance et valorisation du patrimoine foncier.

Les grandes orientations pour La Poste Sénégal

Le plan adopté repose sur deux phases : le redressement (2025) et la relance (2025-2029).

  • Assainissement financier : recapitalisation, remise gracieuse de dettes fiscales estimées à 6,2 milliards FCFA, apurement de la dette sociale (2 milliards) et décaissement de 5 milliards par la CDC pour sécuriser Postefinances.

  • Réforme de la gouvernance : finalisation du Code des Postes d’ici décembre 2025, validation d’un plan stratégique et mise en place d’un Fonds de développement pour le service postal universel.

  • Rationalisation des effectifs : un plan de départs négociés doit réduire la masse salariale tout en préservant la paix sociale.

  • Valorisation du patrimoine : régularisation foncière et mise en valeur de près de 150 sites stratégiques en partenariat avec la CDC et le FONSIS.

  • Relance opérationnelle : redynamisation d’EMS Sénégal, priorité donnée aux services de La Poste par l’administration publique, et développement d’une offre adaptée au e-commerce national et transfrontalier.

  • Inclusion financière : mutation de Postefinances en Banque postale d’ici 2029, avec ouverture aux capitaux privés.

Une nouvelle vision pour l’avenir

Ce plan ambitieux vise à faire de La Poste Sénégal un outil d’inclusion économique, sociale, numérique et financière. Le gouvernement entend accélérer la bancarisation, renforcer la logistique nationale, stimuler le e-commerce et créer des milliers d’emplois qualifiés.

Pour Ousmane Sonko, la relance de La Poste s’inscrit dans l’ambition d’un Sénégal « juste, prospère et souverain », où l’opérateur postal redeviendra un acteur clé de la cohésion nationale et du développement.