Le Sénégal se prépare à accueillir, du 31 août au 5 septembre 2025, la 19e édition du Forum africain des systèmes alimentaires. L’événement se tiendra au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. Ce rendez-vous est reconnu comme la première plateforme mondiale dédiée aux politiques, aux savoirs et aux investissements sur les systèmes alimentaires africains. Sous le leadership du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le forum veut marquer une étape dans la transformation agricole du continent.
La jeunesse au centre des débats
Le thème retenu pour cette édition est clair : “La jeunesse africaine, fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes agroalimentaires.” Les organisateurs estiment que les jeunes doivent devenir des acteurs centraux dans les choix et stratégies agricoles. Cette orientation reflète les priorités du nouveau Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) 2026–2035. L’objectif affiché est de faire de la jeunesse une force motrice capable d’apporter innovation et résilience face aux défis alimentaires.
Des enjeux économiques majeurs
Environ 6000 participants sont attendus, parmi lesquels des acteurs institutionnels, des entrepreneurs et des experts. Les discussions porteront sur les politiques agricoles nationales, les investissements privés, la promotion des entreprises agroalimentaires et le partage de connaissances. Cette mobilisation illustre l’importance stratégique des systèmes alimentaires pour le développement économique du continent. En effet, l’Afrique importe aujourd’hui plus qu’elle n’exporte, dépensant près de 70 milliards de dollars par an en importations alimentaires.
Une terre d’opportunités agricoles
L’Afrique est souvent décrite comme une terre d’opportunités. Elle détient 60 % des terres arables non cultivées de la planète, des ressources hydriques abondantes et un marché dynamique. Sa population atteindra 2,5 milliards d’habitants en 2050, avec une majorité de jeunes. Ce potentiel nourrit l’espoir de transformer durablement les systèmes agroalimentaires, d’assurer la sécurité alimentaire et de créer des emplois. Cependant, les organisateurs rappellent que malgré ces atouts, un tiers des Africains subsahariens souffre encore de la faim.
Miser sur l’innovation et le leadership
Pour relever ces défis, les experts de l’AFSF soulignent la nécessité de placer les jeunes au cœur des processus décisionnels. Leur créativité, leur ouverture aux nouvelles technologies et leur capacité d’innovation sont considérées comme des leviers essentiels. Selon eux, les chaînes de valeur agroalimentaires offrent un réservoir d’opportunités capable de stimuler l’emploi et l’entrepreneuriat. Ils appellent donc les gouvernements à soutenir concrètement les initiatives portées par la jeunesse.
Un rendez-vous politique et symbolique
Le sommet, co-organisé avec le gouvernement sénégalais, est coordonné par le Groupe des partenaires de l’AFSF. Celui-ci regroupe 36 acteurs majeurs du secteur agroalimentaire africain, unis par la volonté de placer les agriculteurs et les jeunes au cœur des stratégies de transformation. Au-delà des débats, des temps forts viendront rythmer le programme. Un dîner de gala officiel est prévu, ainsi que la cérémonie de remise du Prix africain de l’alimentation. Ce prix prestigieux récompense les initiatives qui transforment l’agriculture africaine en une activité prospère.
Une ambition continentale
Ce forum veut envoyer un signal fort : l’Afrique dispose des ressources et de l’énergie nécessaires pour réinventer ses systèmes alimentaires. Mais cette transformation exige une volonté politique partagée, des investissements soutenus et un engagement constant en faveur de la jeunesse. Pour le Sénégal, hôte de l’événement, l’organisation de ce forum est également l’occasion de conforter sa place comme plateforme régionale incontournable des débats sur l’avenir agroalimentaire.