BISSAU – Le voile se lève sur le véritable chef du putsch en Guinée-Bissau. Le général Horta N’Tam, jusque-là chef d’état-major de l’armée de terre, prend officiellement la tête du Haut conseil militaire pour le rétablissement de la sécurité nationale et de l’ordre public. Il devient ainsi le nouvel homme fort du pays, un jour après le renversement du président Umaro Sissoco Embalo.
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Sa désignation pour une transition d’un an clarifie les rapports de force au sein de l’armée. Jusqu’ici, le général Dinis N’Tchama, chef de la maison militaire de la présidence, parlait au nom des putschistes. L’émergence du général N’Tam confirme son rôle de dirigeant principal dans ce coup de force.
Un putsch qui interrompt une élection contestée
Le coup d’État de mercredi 26 novembre interrompt brutalement le processus électoral, alors que la proclamation des résultats de la présidentielle était imminente. Les militaires arrêtent le président Embalo, le chef d’état-major de l’armée et le ministre de l’Intérieur.
Le général N’Tchama explique cette action en évoquant un « plan de déstabilisation » impliquant des politiciens et des « barons de la drogue ». Le putsch survient dans un climat tendu, car l’opposant Fernando Dias da Costa revendiquait déjà la victoire dès le premier tour.
Condamnations internationales unanimes
La prise de pouvoir militaire déclenche une vague de condamnations internationales. L’Union africaine, la Cédéao et le Nigeria rejettent fermement ce changement anticonstitutionnel. Ils exigent la restauration rapide de l’ordre constitutionnel et la libération des responsables arrêtés.
Le Nigeria, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, avertit que les putschistes devront « répondre de leurs actes ». Abuja annonce aussi son intention de travailler avec ses partenaires régionaux pour rétablir la normalité.
Ce neuvième coup d’État depuis 1974 confirme l’instabilité politique chronique de la Guinée-Bissau, malgré le déroulement ordonné du scrutin de dimanche salué par les observateurs internationaux.
