Khombole accueille le premier observatoire d’Afrique de l’Ouest

C'est une première pierre pour les étoiles. Jeudi, à Khombole, dans la région de Thiès, le Sénégal a officiellement lancé…

Journal de Kinshasa

C’est une première pierre pour les étoiles. Jeudi, à Khombole, dans la région de Thiès, le Sénégal a officiellement lancé la construction de l’Observatoire astronomique du Sénégal (OAS). Une infrastructure unique en son genre en Afrique de l’Ouest, conçue pour être bien plus qu’un simple dôme abritant un télescope. Elle ambitionne de devenir un phare scientifique, un levier de développement et la voix de l’Afrique dans le grand concert de la recherche astronomique mondiale.

Sous la présidence du ministre directeur de cabinet du président de la République, Mary Teuw Niane, et porté par la vision du directeur général de l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES), Maram Kaïré, le projet est né. « Aujourd’hui, nous entamons la construction d’une infrastructure au service du progrès et du développement », a déclaré ce dernier, dévoilant les ambitions d’un site qui s’étendra sur deux hectares.

Un hub scientifique aux multiples facettes

L’OAS ne sera pas un lieu de recherche isolé. Pensé comme un écosystème complet, il se veut « à la fois un centre de recherches de haut niveau, un institut de formation scientifique en astronomie et astrophysique, un espace de vulgarisation et d’innovation et un levier de développement local et national ».

En son cœur, battra un instrument de précision : un grand télescope de 600 millimètres, accompagné de plusieurs télescopes de 300 millimètres, tous entièrement pilotables à distance. Cette puissance d’observation permettra au Sénégal de se tailler un territoire stratégique dans des domaines où l’Afrique de l’Ouest était jusque-là absente, comme l’astronomie planétaire, le suivi des astéroïdes et des comètes.

Des retombées qui visent la Terre avant les étoiles

Au-delà de la contemplation du cosmos, l’observatoire promet des retombées bien terrestres. Maram Kaïré, natif de Khombole, y voit un puissant vecteur de développement. Création d’emplois qualifiés, essor de compétences pointues en optique, électronique ou robotique, et développement d’un tourisme scientifique sont attendus.

« La science deviendra moteur de progrès, source de revenus et de fierté nationale avec cet observatoire », a-t-il assuré, promettant des collaborations avec les plus grands réseaux internationaux comme l’Union astronomique internationale.

La stratégie spatiale, nouveau sésame du développement

Cette ambition sénégalaise s’inscrit dans une conviction stratégique plus large, défendue par le ministre Mary Teuw Niane. « Les pays qui ont très tôt investi dans le secteur spatial ont atteint plus efficacement et plus rapidement les objectifs de développement durable », a-t-il souligné.

Il a rappelé l’importance cruciale des données satellitaires pour éclairer la prise de décision dans des secteurs clés comme l’agriculture, la gestion des ressources ou l’environnement. L’observatoire de Khombole est ainsi une pierre angulaire dans l’édification d’une souveraineté sénégalaise et africaine dans la maîtrise de l’espace et de ses applications.

En posant cette première pierre, le Sénégal n’érige pas seulement un bâtiment. Il construit un pont entre la terre et le ciel, et place résolument la science au cœur de son récit national et de son avenir.

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