Ce mardi 1er juillet, la Cour suprême du Sénégal a tranché. Elle a rejeté la requête déposée par les avocats d’Ousmane Sonko, qui contestaient la régularité de sa condamnation pour diffamation envers l’ancien ministre Mame Mbaye Niang. Les défenseurs du chef du gouvernement espéraient obtenir un renvoi du dossier devant le Conseil constitutionnel, invoquant l’inconstitutionnalité d’un article du Code pénal.
Mais la Cour suprême a estimé la procédure conforme et confirmé la condamnation d’Ousmane Sonko, le contraignant à verser 200 millions de francs CFA à la partie civile.
Une condamnation sans impact sur son éligibilité politique
Si cette affaire avait, en 2024, privé Sonko de la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle, elle n’entrave aujourd’hui en rien son avenir politique. Grâce à la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 — et renforcée en avril 2025 par la nouvelle majorité — Ousmane Sonko reste éligible. Cette loi couvre en effet toutes les infractions politiques ou liées à des manifestations, commises entre février 2021 et février 2024.
Résultat : bien que la condamnation d’Ousmane Sonko soit désormais définitive sur le plan judiciaire, ses droits civiques restent intacts. Il conserve donc la possibilité de se présenter aux futures élections et d’exercer ses fonctions politiques.
Sonko réclame un nouveau procès
S’exprimant sur ses réseaux sociaux, le Premier ministre a dénoncé une justice instrumentalisée. « Il y a des magistrats vertueux, mais aussi des magistrats corrompus, à la solde des politiciens », a-t-il lancé. Il demande la révision de son procès pour diffamation, estimant que la vérité n’a pas été dite.
Ses avocats comptent saisir officiellement le ministère de la Justice. Leur stratégie repose sur un élément nouveau : un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qui mettrait en lumière des irrégularités financières imputables à Mame Mbaye Niang, renforçant ainsi les accusations initiales formulées par Sonko.
Un combat judiciaire loin d’être clos
La condamnation d’Ousmane Sonko cristallise à nouveau l’attention politique et médiatique au Sénégal. Si la justice a clos un chapitre, le leader du Pastef entend bien en rouvrir un autre. Une chose est sûre : le duel judiciaire entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang est loin d’avoir livré son dernier acte.