DAKAR – Lors d’une séance parlementaire riche en annonces, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté ce vendredi 28 novembre une stratégie complète pour résoudre la problématique des marchands ambulants, tout en se positionnant fermement sur la lenteur des procédures judiciaires et le coup d’État en Guinée-Bissau.
Face aux députés, le chef du gouvernement a dévoilé un plan concret pour les vendeurs de rue, annonçant la création imminente de deux espaces dédiés : un centre commercial moderne au CICES et un nouvel aménagement à Kermel. « L’objectif n’est pas de chasser les ambulants mais de leur offrir des alternatives viables », a-t-il assuré, précisant que l’État accompagnerait cette transition par de la formation et un encadrement adapté.
Une nécessaire libération de la voirie avant les JOJ 2026
Le Premier ministre a relié cette réorganisation à l’urgence olympique : « Il faut libérer la voirie publique pour permettre aux invités de se mouvoir aisément » lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2026. Cette modernisation urbaine devient ainsi un impératif à la fois économique et diplomatique.
« L’exécutif ne se mêle pas de la justice »
Interpellé sur la lenteur des dossiers de reddition des comptes, Ousmane Sonko a campé sur le principe de séparation des pouvoirs : « Je ne sais pas pourquoi les dossiers sur la reddition des comptes sont lents. L’exécutif ne se mêle pas de la justice ». Tout en rappelant le devoir de l’État de « veiller au bon fonctionnement du service public de la justice », il a ainsi répondu aux attentes des « Patriotes » sans céder à la tentation d’interférer dans le processus judiciaire.
Bissau : « une combine »
Sur la crise en Guinée-Bissau, le Premier ministre a été sans ambages, qualifiant le putsch de « combine » et jugeant la situation « anormale ». Tout en reconnaissant que ce dossier relevait des « attributs du président de la République », il a appelé à mener « le processus électoral à bout » et à libérer les personnes arrêtées.
Cette prise de position intervient au lendemain de l’exfiltration réussie vers Dakar du président déchu Umaro Sissoco Embaló, désormais sous protection sénégalaise. Le Premier ministre a également réaffirmé sa critique constante de la CEDEAO, déclarant : « Pour la CEDEAO et consort, vous savez déjà ce que j’en pense ».
Cette séance parlementaire aura montré un gouvernement affrontant simultanément des défis internes – organisation urbaine et indépendance judiciaire – et régionaux, avec une crise diplomatique à ses portes.
