Le 10 juillet 2025, Ousmane Sonko a lancé un signal fort. Lors de l’installation du Conseil national de son parti, le Pastef, le Premier ministre sénégalais a violemment critiqué ses adversaires politiques… mais aussi, pour la première fois, le président Bassirou Diomaye Faye.
« Qu’on me laisse gouverner »
Dans un discours sans filtre, Ousmane Sonko a pointé du doigt un « problème d’autorité », voire « une absence d’autorité » au sommet de l’État. Une critique directe visant le président, à qui il reproche de ne pas le soutenir face aux attaques répétées. « On ne peut tolérer qu’un chef d’institution soit traîné dans la boue au nom de la liberté d’expression », a-t-il lancé, visiblement agacé.
Il interpelle ensuite Diomaye Faye : « Qu’il prenne ses responsabilités, ou qu’il me laisse faire ». Sonko regrette un manque de marge de manœuvre pour mener les réformes promises. Il appelle également la justice à accélérer les dossiers liés à la reddition des comptes.
Le tandem Sonko Diomaye fragilisé ?
Ces tensions Sonko Diomaye nourrissent les spéculations. La presse sénégalaise évoque un possible désaccord profond. Le journal L’Enquête parle même de « divorce en live ». Pour le politologue Moussa Diaw, il s’agit de « divergences importantes » qui mettent à l’épreuve la solidité du tandem.
Sonko, évincé de la présidentielle pour des raisons judiciaires, avait pourtant lui-même désigné Diomaye comme candidat du Pastef. Aujourd’hui, le Premier ministre semble frustré par son rôle secondaire, mais affirme ne pas vouloir démissionner malgré les tensions.
La présidence minimise, mais les fissures sont là
Une source proche du palais présidentiel relativise : « Ce discours traduit la frustration d’un chef de gouvernement bridé dans son action ». Mais les mots de Sonko sonnent comme un avertissement clair. Les prochaines semaines pourraient être décisives pour l’avenir de l’alliance Pastef et pour la stabilité institutionnelle.