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Macky Sall sur les mutations dans les médias: Pourquoi pas des états généraux de la presse ?

Le chef de l’Etat Macky Sall, soulignant la nécessité de rendre le rôle des médias ’’plus en adéquation avec nos…

Le chef de l’Etat Macky Sall, soulignant la nécessité de rendre le rôle des médias ’’plus en adéquation avec nos réalités’’, a suggéré la tenue des états généraux de la presse, dans un éditorial publié par le quotidien Le Soleil à l’occasion de ses 50 ans.

« La presse a changé. Avec ce changement, tous les acteurs concernés par son existence, voire sa survie, doivent faire une introspection en vue de la préserver davantage face aux périls qui la menacent« , écrit le président sénégalais.

La presse étant « l’institution non établie dans la structure étatique à la fois la plus indispensable et la plus redoutable pour la démocratie », Macky Sall suggère une réflexion sur « le rôle de la presse dans nos sociétés démocratiques actuelles afin de le rendre plus en adéquation avec nos réalités, nos besoins et nos aspirations ».
« La presse est certes indispensable, car elle structure et anime principalement le débat démocratique qui est, entre autres, la principale sève nourricière de la contradiction démocratique porteuse de progrès pour notre société ».
De cette manière, écrit le chef de l’Etat, elle « assure la production et la circulation des informations, la diffusion et la confrontation des opinions, en un mot, l’institution des conditions d’un débat public nécessaire à la formation des volontés individuelles et collectives des citoyens. »
« La presse est, cependant, redoutable parce qu’elle peut casser l’harmonie sociale, en mettant en péril les équilibres des grandes nations. Elle y arrive facilement surtout quand celle-ci est encore fragile dans ses bases », note-t-il.
Et pour cause : « Il lui suffit de déformer, de désinformer, d’escamoter, de colporter des rumeurs, d’opposer les citoyens les uns aux autres, d’attiser les conflits factices pour manipuler l’opinion et exercer une influence néfaste sur la formation de ces volontés ».
« Tout est ainsi dit ! J’appelle, par conséquent, à la responsabilité de chacun d’entre nous. Prenons garde à ne pas tomber encore davantage dans les pièges que nous tendent quotidiennement la pratique des médias et l’exigence démocratique ! », prévient Macky Sall.
« Une pratique et exigence rendues encore plus redoutables par les nouveaux moyens de communication autour d’un réseau Internet », souligne-t-il, avant d’ajouter que les professionnels du secteur « devront réfléchir avec le gouvernement, pour tenter de mettre davantage à l’abri notre système médiatique et démocratique, ainsi que notre légendaire stabilité sociale. »
« Et pourquoi pas la tenue des états généraux de la presse ? », suggère le président Sall, selon qui le quotidien Le Soleil, créé le 14 février 1970, pour prendre « le relais de Dakar-Matin sorti des entrailles de Paris-Dakar, éléments marquants du vestige colonial légué au jeune Etat indépendant », s’est imposé 50 ans après comme « un symbole reflétant une bonne pratique du métier » de journaliste.
« Il s’agit, naturellement, de reconnaître, d’abord, et de magnifier, ensuite, les multiples et utiles services que cet organe de presse a rendus pendant un demi-siècle au pays. Services rendus avec rigueur, efficacité et régularité, disons avec professionnalisme, dans son rôle affirmé d’accompagner l’entité nationale naissante dans sa quête quotidienne de progrès, d’unité et d’harmonie », écrit le président de la République.
Il a salué le rôle joué par ce journal dans l’information, l’éducation et la sensibilisation des populations et rendu « un hommage appuyé » à son père fondateur, le président Léopold Senghor, ainsi qu’aux directeurs généraux successifs du Soleil, plumes « sublimes, célébrées ou discrètes, qui ont dessiné le parcours élogieux de ce journal ».

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