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Afghanistan : un candidat de premier plan à la présidentielle suspend sa campagne

Un candidat à la présidentielle afghane du 28 septembre, considéré comme un challenger crédible au président Ashraf Ghani qui brigue…

Un candidat à la présidentielle afghane du 28 septembre, considéré comme un challenger crédible au président Ashraf Ghani qui brigue un second mandat, a indiqué jeudi avoir suspendu sa campagne.

« L’équipe de Paix et modération », le mouvement politique crée par Hanif Atmar, ancien conseiller à la Sécurité nationale de M. Ghani, « a décidé à l’unanimité de suspendre sa campagne », est-il indiqué dans un communiqué.

Sans se retirer définitivement de la course, M. Atmar déclare que son mouvement « prendra les décisions nécessaires en fonction de la situation future ».

M. Atmar estime que « le processus électoral a été entaché par les actions illégales de l’équipe dirigeante et a complètement perdu en crédibilité ». Selon lui, « rien ne garantit la transparence, la liberté et l’équité de ces élections ».

Il juge également que « les menaces qui pèsent sur le processus électoral se multiplient de jour en jour et menacent non seulement les équipes électorales mais mettent également en danger la vie de millions d’Afghans qui participeront à l’élection ».

Les talibans ont appelé mardi leurs combattants à s’opposer « dans toute la mesure de leurs capacités » au processus électoral en cours, menaçant les rassemblements « qui pourraient devenir des cibles potentielles ».

La campagne de M. Atmar est par ailleurs entachée de rumeurs de dissensions internes avec ses colistiers, candidats aux postes de vice-président.

Avec le retrait, au moins temporaire, d’un challenger crédible au président Ghani, seul le chef de l’exécutif, Abdullah Abdullah, demeure un adversaire sérieux.

De nombreux observateurs estiment par ailleurs que le scrutin, déjà reporté à deux reprises, pourrait ne pas se tenir à la date prévue afin de libérer un espace pour la conclusion d’un accord de paix avec les talibans.

Les Etats-Unis et les insurgés mènent depuis samedi des tractations à Doha et un accord potentiel pourrait ouvrir la voie à des discussions de paix formelles entre les talibans et une équipe de négociation du gouvernement afghan.

Dans un message publié jeudi avant les festivités de l’Aïd el-Kébir, la plus grande fête musulmane qui s’ouvre samedi, le plus haut dirigeant taliban, Haibatullah Akhundzada, n’a pas fait état des pourparlers en cours mais a raillé l’armée américaine.

« Nous croyons que le temps de la mort et de l’humiliation de ces tyrans est proche, si Allah le veut », a-t-il dit.

Selon un sondage effectué par la Fondation pour des élections transparentes en Afghanistan (TEFA) auprès de 5.200 personnes, 57,13% des sondés ont répondu qu’ils ne se déplaceront pas pour voter. Ils mettent notamment en avant la crédibilité du scrutin et la menace d’attentats.

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