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Algérie: 48e défilé hebdomadaire d’un « Hirak » en quête de nouveau souffle

Une foule de plusieurs milliers de manifestants est descendue dans les rues d'Alger pour réclamer un "changement de régime", pour…

Une foule de plusieurs milliers de manifestants est descendue dans les rues d’Alger pour réclamer un « changement de régime », pour le 48e vendredi d’affilée, au moment où le mouvement (« Hirak ») de protestation populaire cherche un nouveau souffle.

« Algérie libre et démocratique! », ont repris en choeur les protestataires, encadrés par un important dispositif policier, a constaté une journaliste de l’AFP.

Si la mobilisation reste importante, elle semble marquer le pas par rapport aux manifestations monstres de l’hiver et du printemps 2019 ou encore comparée aux cortèges durant la campagne de l’élection présidentielle du 12 décembre, boycottée par le « Hirak ».

Il reste cependant impossible d’évaluer précisément le nombre des manifestants en l’absence de tout comptage officiel.

Le mouvement de contestation avait contraint en avril l’ex-président Abdelaziz Bouteflika à démissionner.

Près d’un an après le début du « Hirak », beaucoup s’interrogent sur la direction que doit prendre aujourd’hui ce mouvement de protestation inédit, pluriel et pacifique.

« Le +Hirak+ doit continuer pour maintenir la pression afin d’obtenir un maximum de choses », juge Ahmed Benabid, retraité, interrogé par l’AFP.

« Le pouvoir n’est pas parvenu à réduire le +Hirak+ et le +Hirak+ n’a pas réussi à faire aboutir son projet de changement de régime », constate M. Benabid.

Le scrutin du 12 décembre a conduit à l’élection d’un nouveau président, Abdemadjid Tebboune, 74 ans, et à la mise en place d’un gouvernement constitué en majorité de ministres issus d’équipes gouvernementales déjà au pouvoir depuis l’avènement du président déchu Abdelaziz Bouteflika il y a 20 ans.

Pour les contestataires d’Alger, la mobilisation ne faiblit pas.

« C’est de l’intox de journalistes payés par le régime. Nous sommes toujours très nombreux », lance Salima, une enseignante de 57 ans.

Une chronique de l’écrivain algérien Kamel Daoud publiée cette semaine dans l’hebdomadaire français Le Point, dans laquelle il conclut à « l’échec » du mouvement et à une « révolution perdue », a enflammé les réseaux sociaux.

Tandis qu’une majorité de commentaires critiquent avec férocité une analyse prématurée, partiale et partielle, d’autres –plus rares– saluent son « courage ».

« C’est vous qui avez perdu, tous les combats, y compris celui de la dignité. La révolution continue », lui a répondu une étudiante en Histoire, Zoulika Tahar, sur Twitter.

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