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Attentat meurtrier à la voiture piégée contre l’école de police de Bogota

Au moins neuf personnes ont été tuées et 41 autres blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée contre…

Au moins neuf personnes ont été tuées et 41 autres blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée contre l’école de police de Bogota, qualifié par le président Ivan Duque de « misérable acte terroriste ».

En déplacement en province, le président Duque (droite), au pouvoir depuis août et qui a durci la lutte anti-drogue (la Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne) ainsi que les conditions de reprise des négociations de paix suspendues avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN), a annoncé son retour immédiat à Bogota.

« Nous allons sur les lieux. J’ai donné l’ordre à la force publique d’identifier les auteurs de cette attaque et de les transférer à la justice. Nous tous Colombiens rejetons le terrorisme et sommes unis pour l’affronter. La Colombie s’attriste, mais ne cède pas face à la violence », a-t-il annoncé sur Twitter.

L’explosion, survenue à l’issue d’une cérémonie de promotion d’officiers à l’école des cadets de la police à l’Ecole des officiers « Général Francisco de Paula Santander », a fait neuf morts, selon le dernier bilan communiqué par le ministère de la Défense. La municipalité de Bogota a pour sa part fait état de 41 blessés. Un précédent bilan avait fait état d’au moins huit morts et dix blessés.

Les premières images diffusées par les médias locaux montraient notamment la carcasse d’un véhicule en flammes et des ambulances aux abords de l’établissement.

– Irruption soudaine –

Une employée du service de santé de Forces militaires a déclaré à la radio que la voiture piégée était entrée « soudainement » dans l’enceinte de l’école, « percutant presque les policiers et tout de suite il y a eu l’explosion ».

En 2017, Bogota, qui compte environ huit millions d’habitants, avait été le théâtre de deux autres attaques meurtrières.

Un attentat dans un centre commercial du nord de Bogota avait fait trois morts, dont une jeune Française, et plusieurs blessés en juin de cette année-là. Il avait été attribué par les autorités à un groupuscule de gauche, le Mouvement révolutionnaire du peuple (MRP).

Précédemment, en février, un policier avait été tué et plusieurs autres personnes grièvement blessées lors d’une attaque contre une patrouille des forces de l’ordre dans le quartier de la Macarena, revendiquée par l’ELN.

Avec environ 1.800 combattants, l’ELN est considérée comme la dernière guérilla du pays, après le désarmement et la transformation en parti politique des puissantes Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) suite à l’accord signé en 2016 avec le précédent président de centre-droit Juan Manuel Santos (2010-2018).

M. Duque exige que cette guérilla libère tous ses otages et cesse ses activités criminelles avant une reprise des négociations, entamées en février 2017 en Equateur puis délocalisées à Cuba, mais suspendues depuis début août.

Les rebelles estiment qu’il s’agit de « conditions unilatérales inacceptables », étant donné qu’ils avaient convenu avec le gouvernement de M. Santos (2010-18) de poursuivre les négociations en dépit de la confrontation armée.

Bien que l’intensité du conflit armé ait diminué depuis l’accord avec les Farc, la Colombie reste affectée par une guerre fratricide de plus d’un demi-siècle, qui a impliqué guérillas, paramilitaires et forces de l’ordre, faisant plus de huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés.

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