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Bolsonaro promet devant l’opposition vénézuélienne d’agir contre Maduro

Le président brésilien Jair Bolsonaro et son gouvernement ont promis d'agir pour un changement de régime au Venezuela devant des…

Le président brésilien Jair Bolsonaro et son gouvernement ont promis d’agir pour un changement de régime au Venezuela devant des opposants au président socialiste Nicolas Maduro qu’ils ont reçus jeudi à Brasilia.

Accroissant une nouvelle fois sa pression sur le pouvoir de Nicolas Maduro, le président d’extrême droite brésilien a reçu au palais du Planalto Miguel Angel Martin, président du Tribunal suprême de justice en exil, un organisme parallèle nommé par l’Assemblée nationale vénézuélienne, seule institution contrôlée par l’opposition à Caracas.

« Nous ferons tout pour que la démocratie soit rétablie au Venezuela et pour que vous [Vénézuéliens] puissiez vivre en liberté », a déclaré M. Bolsonaro dans une brève vidéo diffusée à l’issue de la rencontre.

« Je crois que la solution arrivera rapidement », a-t-il déclaré.

Un représentant de l’Organisation des États américains, Gustavo Cinosi, conseiller du secrétaire général de l’OEA Luis Almagro, a participé à la rencontre, de même que le ministre brésilien des Affaires étrangères, Ernesto Araujo.

Parallèlement, M. Araujo a reçu pendant presque toute la journée d’autres représentants de l’opposition vénézuélienne, dont Julio Borges, ancien président de l’Assemblée nationale, actuellement en exil en Colombie, et Antonio Ledezma, ancien maire de Caracas, qui vit à Madrid depuis qu’il a fui le Venezuela en 2017 alors qu’il avait été placé en résidence surveillée.

Étaient également présents lors de ces entretiens, qui ont eu lieu au ministère de M. Araujo, des diplomates de l’ambassade américaine, et des représentants du Groupe de Lima, formé par 14 pays du continent américain dont le Brésil.

Ces pays considèrent comme illégitime le président Maduro, investi le 10 janvier pour un second mandat à la suite d’une élection présidentielle considérée comme frauduleuse par l’opposition et de nombreux pays étrangers.

Ce nouveau mandat, qui doit courir de 2019 à 2025, n’est reconnu ni par les États-Unis, ni par l’Union européenne, ni le Groupe de Lima.

– « Présidence intérimaire » –

Le Brésil est prêt à reconnaître « une présidence intérimaire » du Venezuela qui serait assurée par Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale, a annoncé dans un communiqué le ministère brésilien des Affaires étrangères à l’issue des discussions.

« Le Brésil fera tout pour aider le peuple vénézuélien à recommencer à vivre en liberté et à surmonter la catastrophe humanitaire qu’il traverse actuellement », a promis le ministère.

Le Venezuela connaît depuis plusieurs années, outre la crise politique, une grave crise économique. Confrontés à des pénuries d’aliments et de médicaments et à une hyperinflation, de nombreux Vénézuéliens ont quitté leur pays.

Juan Guaido s’est déclaré disposé à diriger un gouvernement de transition qui convoquerait de nouvelles élections, estimant que la Constitution l’habilite à le faire en raison de l’absence, selon l’opposition, d’un pouvoir légitime au Venezuela.

Les opposants reçus au ministère brésilien des Affaires étrangères ont remercié le président Bolsonaro pour son engagement contre Nicolas Maduro et ont souhaité qu’il reconnaisse officiellement Juan Guaido comme président légitime du Venezuela afin qu’il puisse convoquer des élections libres.

« Nous demandons non seulement que l’on reconnaisse l’Assemblée nationale et le Tribunal suprême de justice en exil, mais aussi que l’on considère que Juan Guaido est le président constitutionnel temporaire du Venezuela », a déclaré M. Ledezma.

– Demande de sanctions –

L’ancien maire de Caracas a par ailleurs demandé aux pays de la région d’adopter de nouvelles sanctions contre des fonctionnaires appartenant à ce qu’il a appelé « la camarilla maduriste ».

M. Borges a lui aussi souhaité de nouvelles sanctions, appelant à agir contre « le blanchiment de capitaux, la corruption et la violation des droits de l’Homme » dont est coupable selon l’opposition le pouvoir vénézuélien.

Interrogé sur l’idée d’une intervention militaire étrangère contre le régime de Nicolas Maduro, M. Borges a déclaré que l’opposition a toujours préféré « la voie de la pression et des sanctions » et a affirmé que c’est M. Maduro lui-même qui avait opté pour « la voie de la violence ».

Une vague de manifestations contre le pouvoir entre avril et août 2017 avait fait 125 morts.

Pour sa part, M. Maduro, qui a traité lundi M. Bolsonaro de « Hitler des temps modernes », dénonce régulièrement une volonté de le renverser par la violence.

Selon lui, les États-Unis sont en train de coordonner un complot visant à provoquer des incidents armés aux frontières du Venezuela avec la Colombie et le Brésil, deux pays dont les gouvernements lui sont hostiles, afin de justifier une intervention militaire.

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