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CAN-2019: Kamara, l’éternel N2 devenu chef des Elephants

Avec la CAN, le grand public découvre peu à peu Ibrahim Kamara sur le banc de touche de la Côte…

Avec la CAN, le grand public découvre peu à peu Ibrahim Kamara sur le banc de touche de la Côte d’Ivoire, en polo et pantalon de jogging, casquette qui cache une calvitie. Enigmatique, réservé, peu bavard, regard perçant, l’éternel adjoint est désormais aux commandes.

Premier Ivoirien à diriger les Éléphants depuis 2002, il a été nommé fin juin 2018 pour un contrat de deux ans, alors qu’il assurait déjà l’intérim, après la non-qualification au Mondial-2018. Un traumatisme qui avait provoqué le départ du Belge Marc Wilmots, qu’il suppléait.

« C’est quelqu’un qui a du caractère, et qui gère bien son équipe », estime Hervé Renard, sélectionneur du Maroc et ancien N1 de la Côte d’Ivoire dont Kamara a été également le lieutenant.

Avoir du caractère? Kamara, 53 ans, l’a démontré. Malgré la pression populaire, il n’a pas retenu la star Gervinho, 32 ans, dans la sélection pour la CAN. Alors que beaucoup estimaient qu’il allait dérouler le tapis rouge à l’attaquant auteur d’une bonne saison à Parme.

Mais, le nouveau guide des Éléphants veut tourner la page et mise sur la jeunesse avec comme chef de file, l’attaquant de Lille Nicolas Pépé, 24 ans.

Lors de sa prise de fonction, il a tenu un discours à poigne: « On a beau avoir du talent, si après on n’a pas la bonne attitude, la bonne mentalité on ne pourra pas l’exprimer et on ne pourra pas en tirer grand-chose ».

– Ne plus « mettre les égos en avant » –

« Pour réussir de grandes missions, il faut des gens qui sont concernés. On ne peut plus se cacher, traîner les pieds et mettre les égos en avant… Je ne veux pas de garçons qui viennent en sélection en ne pensant qu’à eux et qui ne sont pas capables de faire des sacrifices en termes de respect ».

Pour lui, « on vient en sélection avec un bon état d’esprit, pour se battre sur le terrain, mouiller le maillot, avec ça, on peut réussir de grandes choses, faire plaisir aux Ivoiriens ».

Kamara, formé en France, connaît bien le maillot ivoirien. Il est passé par tous les étages des sélections nationales comme entraîneur.

Il a eu en charge les jeunes, notamment les U17 avec lesquels il a remporte la CAN de la catégorie en 2013. Les milieux de terrain Franck Kessié et Victorien Angban, présents en Egypte, faisaient déjà partie de son groupe.

L’ancien défenseur international du Stade d’Abidjan et de l’Africa Sports, a également dirigé les sélections U20, les Espoirs et même la sélection A’ (composée de joueurs non expatriés).

Il a ensuite collaboré à la Sélection A comme adjoint d’abord de Sabri Lamouchi lors du Mondial-2014, puis d’Hervé Renard avec à la clé le sacre lors de la CAN-2015.

Il est resté dans l’encadrement technique après le départ de Renard et il était aux côtés de Michel Dussuyer pour la CAN-2017, marquée par une élimination dès le 1er tour.

Il a déjà fait mieux en Egypte même si le jeu de l’équipe n’a pas convaincu les supporteurs très critiques à son égard au pays.

« On vient avec une équipe qui a du talent, mais qui est jeune, on va faire le maximum pour aller le plus loin possible. Le plus important c’est de représenter dignement le pays, il faudra faire honneur à la Côte d’Ivoire » répond-il. Son sort dépend désormais du huitième de finale face au Mali.

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