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Cannes: un jury de cinéastes et d’habitués de la Croisette

Beaucoup de cinéastes, des habitués de la Croisette : les huit hommes et femmes qui décideront de la prochaine Palme…

Beaucoup de cinéastes, des habitués de la Croisette : les huit hommes et femmes qui décideront de la prochaine Palme d’or.

– Président du jury: Alejandro Gonzalez Iñarritu (Mexique)

Le réalisateur aux cinq Oscars succède à l’Australienne Cate Blanchett, à l’affiche de son film « Babel », Prix de la mise en scène à Cannes en 2006. A la tête de six long-métrages, Iñarritu, 55 ans, a reçu quatre statuettes, dont celle de meilleur réalisateur pour « Birdman » en 2015, et pour « The Revenant » en 2016, avec Leonardo DiCaprio.

D' »Amores Perros » à « 21 grammes », son premier film américain, en passant par « Babel », où l’on suit quatre histoires sur trois continents, ou « Biutiful » avec Javier Bardem, Iñarritu dépeint des univers sombres où les destins se croisent.

– Elle Fanning (Etats-Unis)

A 21 ans, l’actrice est le plus jeune membre du jury, mais a déjà une longue carrière derrière elle. La petite soeur de Dakota Fanning, elle aussi actrice, a débuté devant la caméra à l’âge de deux ans, avant d’apparaître aux côtés de Brad Pitt dans « Babel » (encore) et « L’étrange histoire de Benjamin Button » de David Fincher.

Sa blondeur candide retient l’attention de Sofia Coppola qui la fait tourner dans « Somewhere » en 2010 puis « Les proies », prix de la mise en scène à Cannes en 2017, mais également du Danois Nicolas Winding Refn. Dans le sulfureux « The Neon Demon » (à Cannes en 2016), elle est une apprentie mannequin suscitant des jalousies.

– Kelly Reichardt (Etats-Unis)

Figure du cinéma « indé », la réalisatrice Kelly Reichardt, 55 ans, creuse son sillon depuis près de trente ans, avec des films ancrés dans sa région de coeur, l’Oregon (ouest des Etats-Unis).

Reconnue avec « Night moves » (2013) sur des militants écolos et « Certaines femmes » (2016), avec son actrice fétiche Michelle Williams, la cinéaste, également monteuse et scénariste de ses films, a débuté sa carrière dans les années 90 aux côtés de cinéastes comme Todd Haynes.

Son film « Wendy et Lucy » avait été présenté à Cannes à Un certain regard en 2008.

– Yorgos Lanthimos (Grèce)

Prix du jury à Cannes en 2015 pour « The Lobster », prix du scénario en 2017 pour « Mise à mort du cerf sacré », Yorgos Lanthimos, 45 ans, est un chouchou du festival, reconnu internationalement depuis son deuxième film, « Canine ».

Adepte des drames dérangeants et observateur des rapports de pouvoir, le réalisateur grec s’est installé à Londres en 2011 et tourne aujourd’hui des films en anglais avec des stars internationales comme Rachel Weisz ou Nicole Kidman.

Son dernier film « La favorite » a raflé dix nominations aux Oscars et a valu celui de la meilleure actrice à Olivia Colman.

– Robin Campillo (France)

Il y a deux ans, le jury présidé par Pedro Almodovar lui remettait le Grand prix pour « 120 battements par minute », grande fresque sur les années sida en France. Cette année, c’est à lui de juger le dernier film du maître espagnol, « Douleur et gloire ».

Longtemps dans l’ombre du cinéaste Laurent Cantet (« Entre les murs », Palme d’or 2008) dont il est le monteur, Robin Campillo, 56 ans, s’est mis à la réalisation tardivement avec « Les revenants » en 2004 (adapté ensuite en série) puis presque dix ans plus tard, avec « Eastern Boys ».

Le succès viendra avec « 120 battements par minute », acclamé à Cannes, avant faire le tour du monde.

– Alice Rohrwacher (Italie)

Trois films de fiction à son actif et autant de participations au festival de Cannes: le parcours de la réalisatrice de 37 ans se confond avec le rendez-vous de la Croisette.

C’est par la voie du documentaire que la jeune femme débute en 2005, avant de se lancer dans la fiction en 2011 avec « Corpo Celeste », présenté à la Quinzaine des réalisateurs, sur la crise religieuse d’une adolescente. Elle revient à Cannes en 2014, en compétition cette fois, avec « Les Merveilles », chronique d’une famille d’apiculteurs italiens dont la vie est bouleversée par un jeu de télé-réalité. Le film repartira avec le Grand Prix.

L’an dernier, c’est « Heureux comme Lazzaro » qui est reparti avec le prix du scénario à Cannes, ex-aequo avec l’Iranien Jafar Panahi (« Trois visages »).

– Pawel Pawlikowski (Pologne)

Prix de la mise en scène en 2018 pour « Cold war », histoire d’amour dans la Pologne communiste des années 50 et 60 inspirée de la vie de ses parents, Pawel Pawlikowski, 61 ans, a longtemps travaillé en Grande-Bretagne avant de connaître la reconnaissance avec des histoires ancrées dans son pays d’origine, où il vit désormais.

« Ida », l’histoire d’une jeune femme qui découvre qu’elle est juive au moment où elle se prépare à entrer au couvent dans la Pologne communiste, lui vaudra l’Oscar du meilleur film étranger en 2015.

– Maimouna N’Diaye (Burkina Faso)

Actrice et réalisatrice, Maimouna N’Diaye, née en 1965, a joué notamment dans « La chasse aux papillons » d’Otar Iosseliani et prêté sa voix à la mère de Kirikou dans le classique de Michel Ocelot, « Kirikou et la sorcière ».

Elle a grandi en Guinée-Conakry avant d’étudier en France. D’abord connue au théâtre, elle a fait partie de la troupe « Ymako Teatri » en Côte d’Ivoire puis a tourné au cinéma, dans des films sénégalais, guinéens et burkinabé.

Son rôle dans « L’oeil du cyclone » de Sékou Traoré (2014) lui a valu le prix de la meilleure interprétation féminine au Fespaco.

– Enki Bilal (France)

Dessinateur et scénariste de bandes dessinées, Enki Bilal, 67 ans, est l’auteur d’une trentaine d’albums dans lequel il aime à dépeindre des univers apocalyptiques. Grand Prix du Festival d’Angoulême 1987, il a réalisé trois longs métrages dont « Bunker Palace Hotel » (1989).

Né en 1951 dans la Yougoslavie de Tito, il a rejoint la France et étudié un temps aux Beaux-Arts. Il est l’auteur notamment de la tétralogie « Monstre » (sur l’éclatement de la Yougoslavie et l’obscurantisme religieux).

Il vient de publier le deuxième tome de « Bug », récit d’anticipation montrant la planète plongée dans le chaos, après la disparition de toutes les données numériques.

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