InternationalAFP




Centrafrique: un groupe armé se retire du processus de paix

Un des 14 groupes armés signataires d'un accord de paix en Centrafrique avec les autorités début février s'est retiré lundi,…

Un des 14 groupes armés signataires d’un accord de paix en Centrafrique avec les autorités début février s’est retiré lundi, au lendemain de la formation d’un nouveau gouvernement déjà dénoncé par un autre groupe armé.

« Le Front démocratique du peuple centrafricain (FPDC) décide de se retirer purement et simplement du processus de paix » en raison du nouveau gouvernement « qui est loin d’être inclusif » comme le prévoyait l’accord de Khartoum, selon un communiqué du groupe transmis à l’AFP.

Le FPDC, emmené par Abdoulaye Miskine, est locament implanté dans le nord-ouest de la Centrafrique mais il n’est pas présent à l’échelle nationale.

Dimanche soir, un des groupes armés majeurs du pays, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), a jeté un froid sur l’accord de paix en annonçant quitter le gouvernement formé plus tôt dans la journée.

« En jouant au +on reprend les mêmes et on recommence+, le président de la République (…) vient d’étouffer dans l’oeuf l’espoir » suscité par l’accord de paix de Khartoum, selon le FPRC.

Il n’a toutefois pas précisé s’il se retirait de l’accord de paix ou non.

L’accord signé le 6 février à Bangui et négocié durant plusieurs semaines à Khartoum au Soudan prévoyait la formation d’un « gouvernement inclusif ».

Mais dans la nouvelle équipe gouvernementale, aucun ministère régalien n’a changé de titulaire. Six des 14 groupes armés concernés par l’accord ont obtenu un ministère.

De plus, le poste de Premier ministre a été attribué à un proche du président Faustin-Archange Touadéra, son ancien directeur de cabinet Firmin Ngrebada.

Les groupes armés, qui réclamaient à l’origine un Premier ministre issu de leurs rangs, n’ont pas eu gain de cause et espéraient des portefeuilles d’importance.

Dans un communiqué fin février, le FPRC réclamait ainsi huit maroquins ministériels, dont le poste de Premier ministre.

Cet accord de paix, soutenu par tous les partenaires de Bangui et préparé depuis 2017 par l’Union africaine (UA), était le huitième signé depuis le début de la crise en 2013.

Aucun des précédents n’a abouti à un retour de la stabilité dans ce pays plongé dans un chaos permanent, pas plus que la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), déployée en 2014.

Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre depuis 2013. Près d’un quart de ses habitants ont dû fuir de chez eux et les combats sont quotidiens dans les provinces contrôlées à 80% par les groupes armés.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne