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Colis piégés: des précédents aux Etats-Unis

La série de colis suspects visant ces derniers jours des personnalités anti-Trump a connu des précédents marquants aux Etats-Unis. -…

La série de colis suspects visant ces derniers jours des personnalités anti-Trump a connu des précédents marquants aux Etats-Unis.

– 2018: colis piégés au Texas –

En mars, cinq explosions de colis piégés font deux morts et plusieurs blessés en trois semaines à Austin (Texas) et dans sa région. Les premières victimes sont noires ou hispaniques, ce qui fait soupçonner un acte raciste. Mais la quatrième explosion blesse deux hommes blancs, faisant pencher la police pour des cibles aléatoires. Une sixième bombe artisanale, qui ne s’est pas déclenchée, est retrouvée.

Le 21 mars, Mark Anthony Conditt, 23 ans, soupçonné d’être l’auteur des attaques, se donne la mort en se faisant exploser dans sa voiture. Dans un enregistrement vidéo retrouvé après sa mort, il dit n’avoir aucun remords et se décrit comme un « psychopathe ».

– 2001: bacille de charbon –

Le 5 octobre 2001, dans un pays encore sous le choc après les attentats du 11-Septembre, Bob Stevens, un éditeur photo travaillant dans un journal de Boca Raton (Floride), devient la première victime officielle de l’histoire du bioterrorisme aux Etats-Unis: il succombe à la maladie du charbon sous sa forme pulmonaire, après avoir été en contact avec une lettre empoisonnée à l’anthrax.

Pendant les semaines qui suivent, une vague de courriers piégés vise des personnalités du monde politique et des médias.

Ces attaques entraînent la mort de cinq personnes et une vingtaine d’hospitalisations. Pour une raison mystérieuse, après un dernier décès le 21 novembre, les attaques cessent.

Au terme d’une longue enquête, Bruce Ivins, 62 ans, un scientifique du gouvernement américain souffrant de problèmes psychologiques, est identifié comme le seul responsable de ces envois. Sur le point d’être poursuivi par la justice, il se suicide en 2008.

– 1978-1995: Unabomber –

A partir de 1978, et pendant 18 ans, seize bombes dissimulées dans des colis postaux, sont envoyées à diverses personnes et entreprises, faisant trois morts et 23 blessés. Les premières cibles sont des universitaires et des compagnies aériennes, ce qui vaut à l’assassin le surnom d' »Unabomber » (pour « University and Airline Bomber »).

En septembre 1995, promettant d’arrêter ses envois de bombes, « Unabomber » obtient du New York Times et du Washington Post qu’ils publient un long manifeste dans lequel il exprime une haine de la technologie et du monde moderne.

En le lisant, un habitant de la côte est des Etats-Unis, David Kaczynski, y voit une similarité avec d’anciens écrits de son frère Theodore, coupé de sa famille depuis des années. Il alerte alors le FBI et permet, en avril 1996, son arrestation.

Brillant mathématicien devenu ermite, Theodore Kaczynski s’était lancé dans une croisade contre le progrès et la technologie, fabriquant ses bombes dans une cabane des montagnes du Montana (nord-ouest) dépourvue d’eau et d’électricité. Il est condamné à la prison à vie en 1998.

– 1989: série d’attaques dans le Sud –

Le 16 décembre 1989, un juge fédéral blanc, Robert Vance, est tué et sa femme blessée par l’explosion d’un paquet piégé envoyé à leur domicile à Birmingham (Alabama).

Deux jours plus tard, un avocat noir de Savannah (Géorgie), Robert Robinson, qui avait représenté l’Association nationale pour l’avancement des gens de couleur (NAACP) dans une affaire liée à la déségrégation des écoles de la ville, est tué de la même manière.

D’autres colis piégés sont découverts dans les bâtiments de la cour d’appel d’Atlanta dont le juge Vance était membre et dans les locaux de la NAACP à Jacksonville (Floride).

Un groupe s’appelant « Américains pour un système fédéral compétent » revendique les attentats et menace de commettre d’autres attaques ciblées, « en représailles contre les atrocités commises à l’encontre de Julie Love ». Deux jeunes Noirs avaient été accusés du viol et du meurtre de cette femme blanche de 27 ans, à Atlanta en 1988.

Walter Moody, un quinquagénaire originaire de Géorgie qui en voulait à la justice depuis une inculpation pour détention d’explosifs, est arrêté en 1990. Il est condamné à mort en 1997 et reste en attente de son exécution.

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