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Cordier et Germain, deux des cinq Compagnons de la Libération encore vivants

Daniel Cordier et Hubert Germain, honorés ce lundi à l'occasion des commémorations du 18 juin, figurent parmi les cinq derniers…

Daniel Cordier et Hubert Germain, honorés ce lundi à l’occasion des commémorations du 18 juin, figurent parmi les cinq derniers compagnons de la Libération encore vivants. Retour sur le parcours hors du commun de ces résistants de la première heure.

Guy Charmot, le médecin

Médecin militaire attiré par l’Outremer, Guy Charmot est en poste en Haute Volta quand, en septembre 1940, il rallie au Cameroun les Forces françaises libres (FFL) du général de Gaulle. Médecin du bataillon de marche numéro 4, il participe aux combats en Syrie, en Ethiopie, en Libye, en Tunisie, en Italie puis en Provence.

En Italie notamment, il installe des postes de secours au plus près de la ligne de front et sauve plusieurs camarades de combat par la rapidité de ses interventions.

A la Libération, il devient médecin des Hôpitaux d’Outre-mer et professeur du Service de santé des armées, effectuant de nombreux séjours en Afrique jusqu’en 1965.

Spécialiste de la recherche en médecine tropicale, il démissionne avec le grade de médecin-colonel et entre au service de Recherches thérapeutiques de Rhône-Poulenc. Professeur à l’Institut de médecine et d’épidémiologie africaine, il préside la Société de Pathologie exotique puis est élu, en 1994, membre de l’Académie des Sciences d’Outremer. Doyen des Compagnon, il est âgé de 103 ans.

Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin

Né le 10 août 1920, le jeune Bordelais, militant maurrassien et monarchiste, rallie la France Libre fin juin 1940 à Londres. « Je suis le fils de la guerre de 1914. Mon enfance, ce sont les monuments aux morts, les mutilés, etc. Alors, en 1940, quand la France a perdu la guerre qu’elle avait gagnée vingt ans plus tôt, ça a été pour moi insupportable », expliquait-il au Monde dans une interview parue en mai.

A l’été 1941, il est nommé au service « Action » du Bureau central de Renseignements et d’Action (BCRA), les services secrets des FFL. Parachuté en France en 1942, il est embauché comme secrétaire par Jean Moulin à Lyon et reste au service de cette figure de la résistance jusqu’à l’arrestation de ce dernier en juin 1943. Pourchassé par la Gestapo, il retourne en Angleterre et continue de travailler pour le BCRA.

Marchand de tableaux d’art contemporain et galeriste réputé après la guerre, il a donné des centaines d’oeuvres au Musée Georges-Pompidou. En 1983, il publie une colossale biographie de Jean Moulin.

Hubert Germain, le légionnaire

Né le 6 août 1920, Hubert Germain, fils d’un général des troupes coloniales, passe le concours d’entrée de l’école navale à Bordeaux pendant la débâcle de l’été 1940. « Au bout de cinq minutes je me suis dit +Mais qu’est-ce que tu fais là ?+ » a-t-il confié en septembre dernier à l’AFP. « Je me suis levé en disant à l’examinateur: +Je pars faire la guerre+ ».

Il embarque, à Saint Jean de Luz, à bord d’un navire transportant des soldats polonais à destination de l’Angleterre et arrive à Londres le 24 juin 1940. Il intègre la Légion étrangère et combat en Syrie, en Libye, en Egypte, en Italie, en Provence, dans les Vosges et en Alsace. Il est blessé et décoré par le général de Gaulle fin juin 44 en Italie.

A la Libération, il travaille dans une entreprise de produits chimiques, est élu maire de Saint-Chéron (Essonne) en 1953, puis député de Paris en 1962. Il sera ensuite ministre des PTT de 1972 à 1974 puis ministre chargé des relations avec le Parlement (mars-mai 1974).

Pierre Simonet, benjamin des Compagnons

Né le 27 octobre 1921 à Hanoï, en Indochine, Pierre Simonet rejoint Bordeaux pour y faire ses études. Révolté par l’intention du maréchal Pétain de signer l’armistice avec l’Allemagne, le jeune homme décide de rejoindre l’Angleterre pour s’engager dans les FFL en juillet 1940.

Membre du 1er régiment d’artillerie, il participe aux campagnes de Syrie et de Libye, où il s’illustre à Bir Hakeim. Il combat également lors des campagnes de Tunisie et d’Italie, avant de débarquer en Provence et de poursuivre les combats en Alsace.

Après guerre, Pierre Simonet effectue une grande partie de sa carrière dans la fonction publique internationale (ONU, OCDE, FMI…)

Edgard Tupët-Thomet, le para

Né le 19 avril 1920, le jeune homme se détourne des études de théologie pour s’engager dans l’armée en 1938. Sergent quand la guerre éclate, il prend part aux combats en Lorraine, en Belgique puis à Dunkerque, où il protège l’embarquement des soldats britanniques. Fait prisonnier par les Allemands, il s’évade.

Après l’armistice, il s’engage dans la résistance intérieure et devient l’un des quatre premiers engagés militaires secrets des FFL en France.

Avec le 3e régiment de chasseurs parachutistes, il accomplit des missions à haut risque en Bretagne, dans le Jura et en Hollande, qui infligent de grosses pertes à l’ennemi.

Administrateur en Tunisie après la guerre, il reprend des études d’ingénieur dans les années 1950 et travaille chez Singer, dans un laboratoire pharmaceutique puis chez Panhard.

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