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Côte d’Ivoire: lancement d’un rapport pour prévenir les conflits à travers l’implication des jeunes

Un rapport de recommandations des jeunes en Côte d'Ivoire pour la prévention de leur participation aux violences politiques, a été…

Un rapport de recommandations des jeunes en Côte d’Ivoire pour la prévention de leur participation aux violences politiques, a été lancé vendredi à Abidjan, lors d’une cérémonie en présence d’acteurs étatiques, de la société civile, des diplomates et des partenaires au développement.Ce projet a été mis en œuvre par le Réseau action, justice et paix (RAJP), une coalition de 14 organisations de jeunes et d’enfants, avec le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ), un organisme impliqué dans la réalisation de ce rapport, financé par l’UNICEF.

Mené avec un échantillon de 200 jeunes à Abidjan et dans trois localités de l’intérieur du pays, à savoir Man, Duékoué dans l’Ouest ivoirien et Korhogo (Nord), ce rapport de près de 40 pages, est la résultante de dialogues et de consultations faits par ICTJ et le RAJP.

Selon le rapport, les jeunes ont pris une part active dans les crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire depuis les années 1990. La participation des jeunes s’est avérée plus incisive en 2002 suite à une tentative de coup d’Etat et la crise post-électorale de 2010/2011.

En 2002, une tentative de coup d’Etat a conduit à la partition du pays avec un sud gouvernemental et une zone tenue par les factions rebelles au Centre, au Nord et à l’Ouest. Les élections présidentielles de 2010, censées mettre fin à une décennie de crise ont été marquées par des violences armées.

Le rapport énonce des données des Nations-Unies qui indiquent « 63.729 personnes déplacées internes » à la suite du conflit postélectoral en 2010/2011 et « 69.591 réfugiés déclarés par OCHA (Bureau de la coordination des Affaires humanitaires, un département du secrétariat de l’ONU).

Brahima Bamba, représentant du chef de Mission de ICTJ en Côte d’Ivoire, M. Mohamed Suma, a fait savoir que ce rapport se veut un « plaidoyer en faveur de la prise en compte des aspirations des jeunes pour garantir la non répétition des violations des droits de l’Hommes subies par le passé ».

Pour sa part, Anicet Durand Oboué du RAJP, a fait observer que « nous constatons la même ambiance » qui a précédé les joutes électorales de 2010 par rapport à la présidentielle de 2020 avec « des messages de haine ». Il a invité les jeunes à ne pas se laisser influencer négativement par les politiques, mais à rechercher la paix.

 Quant au représentant du ministre de la Jeunesse, du service civique et de la promotion de l’emploi des jeunes, Roland Silué, Conseiller technique du ministre, il a salué ce rapport dont les recommandations conduiront les jeunes à ne plus tomber dans ces travers.

Il a admis que les récentes élections locales ont démontré que les jeunes sont prédisposés à la violence, ce qui dénote de l’intérêt de ce rapport. M. Silué a de ce fait lancé un appel à ce que les jeunes s’inscrivent dans un élan pacifique par rapport à la présidentielle de 2020 à travers la cohésion sociale.

Le ministère de la Jeunesse, du service civique et de la promotion de l’emploi des jeunes, a-t-il assuré, va « reprendre le rapport à son compte » aux fins de renforcer l’implication des jeunes dans la recherche de la paix dans leurs engagements politiques et sociaux.

Les jeunes consultés estiment que « l’Etat ivoirien devrait reconnaître les torts subis par les victimes et accompagner le programme de réparation (…) et prendre des mesures pour promouvoir une culture de protection des jeunes contre la manipulation politique et pour suivre les personnes responsables ».

A l’endroit des leaders politiques, les jeunes appellent ceux-ci à « reconnaître leur rôle, actif ou passif,  dans la participation des jeunes à la violence et les violations graves des droits de l’Homme au cours de la crise post-électorale », tout en les invitant à contribuer à la cohésion sociale.

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