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Couscous, peinture et dancing: choses vues dans la manifestation à Alger

Un couscous en libre-service, un tableau collectif et un dancing improvisé: quelques choses vues en marge de la manifestation vendredi…

Un couscous en libre-service, un tableau collectif et un dancing improvisé: quelques choses vues en marge de la manifestation vendredi dans le centre d’Alger, à nouveau envahi par une foule imposante.

Couscous en libre-service sur la place Audin

Sur un trottoir de la place Maurice-Audin, Hamid, 42 ans propose du couscous aux passants au manifestants qui convergent pour se rassembler dans le centre d’Alger. Des cuillères en plastique sont à disposition et ceux qui le veulent viennent piocher dans le grand plat de semoule, viande et légumes.

« C’est une famille du quartier qui prépare et offre du couscous chaque vendredi depuis le 22 février », premier vendredi de manifestation, et qui tient « à rester anonyme », explique Hamid à l’AFP.

Du l’ben (lait fermenté) est également offert, à côté du grand plat. Avec des parapluies, des jeunes protègent la nourriture de la pluie qui tombe par averse depuis le début de la matinée sur la capitale.

Il y a assez de nourriture pour 200 personnes, mais chacun se sert modestement dans un esprit de partage.

Peinture collective à la Grande-Poste

Artiste peintre, Hamid Sbaa, 54 ans, a disposé une toile d’environ 50 cm de côté sur un chevalet, posé sur un trottoir devant la Grande-Poste, bâtiment d’architecture néo-mauresque construit en 1910, emblématique du centre d’Alger et épicentre de la contestation dans la capitale.

Il invite chacun à se saisir du pinceau et à s’exprimer à sa façon sur la toile.

« Je me suis demandé ce que je pouvais apporter, en tant qu’artiste peintre, et j’ai pensé à une toile commune, intitulée +Silmiya+, faite par de nombreux Algériens. Chacun une touche », explique Hamid Sbaa.

« Silmiya », qui veut dire « pacifique » en arabe, est l’un des mots d’ordre de la contestation, où en un mois, les incidents ont été rares, malgré une foule impressionnante.

Hommes et femmes, vieillards comme enfants, chacun veut apporter sa touche au tableau. Sur la toile, des « V » de la victoire, des coeurs, ou des mots comme « Paix » ou « Algérie ».

« L’idée est de dire que notre but est commun. Fraternité et nouvelle République. C’est expressif et spontané », se réjouit Hamid Sbaa.

Dancing improvisé avenue Didouche-Mourad

Devant le 69 de l’avenue Didouche-Mourad, large artère commerçante du centre d’Alger, des jeunes ont installé une sono. Des dizaines de manifestants dansent ou chantent, tapent dans les mains au son de chants patriotiques ou d’airs plus modernes. Les youyous rythment la musique.

« Liberté », titre du rappeur algérien Soolking, installé en France, suscite les cris de joie.

De nombreux habitants des immeubles du centre d’Alger diffusaient également de la musique à plein volume à travers les fenêtres ouvertes de leurs appartement, Soolking en tête, alors que plusieurs fanfares, mais aussi des derboukas, ont rythmé le défilé durant plusieurs heures.

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