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Diplomatie et politique en couverture des journaux camerounais

L'audience, accordée la veille par le chef de l'État Paul Biya à la mission conjointe constituée du président de la…

L’audience, accordée la veille par le chef de l’État Paul Biya à la mission conjointe constituée du président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, des secrétaires générales de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo et du Commonwealth, Patricia Scotland, retient l’attention des journaux camerounais parus jeudi, dans un contexte local marqué par une valse-hésitation de l’opposition quant à sa participation aux législatives et aux municipales de février 2019.«Union africaine, Francophonie, Commonwealth : soutien assuré», affiche Cameroon Tribune. Selon le quotidien à capitaux publics, les dirigeants de ces trois instances se sont intéressés à la mise en œuvre des résolutions Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 dans la capitale, Yaoundé, avec en ligne de mire le retour à la paix dans les régions anglophones.

La mission de bons offices sus-évoquée, selon The Guardian Post, a pris l’engagement ferme de tout faire afin de pousser le gouvernement à mettre en œuvre lesdites conclusions. La pression monte, renchérit The Post, s’étonnant plutôt de la sérénité affichée sur la question par le président Paul Biya, évoquant des entretiens cordiaux alors que les sujets à l’ordre du jour ne peuvent en aucun cas prêter à la concorde mutuelle

Cette visite, étaye Mutations sous le titre «Situation sociopolitique au Cameroun : le trio d’attaque», intervient en effet au moment de la préparation du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020 et, surtout, l’attente de l’implémentation des résolutions du GDN avec une attention particulière sur le statut spécial annoncé dans les régions sus-évoquées. Et de rappeler que les États-Unis et l’Union européenne ont, formellement, appelé le gouvernement camerounais à tenir un nouveau dialogue «plus inclusif» sur la question.

Relativement aux élections législatives et municipales du 9 février, poursuit la publication, certains acteurs politiques de l’opposition, notamment le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) de Maurice Kamto, ont officiellement signifié leur boycott et appelé «les Camerounais à rester chez eux» le jour du vote. Cette formation semble avoir été pris de court par la convocation du corps électoral, ose Défis Actuels.

«Beaucoup croient voir en l’annonce de non participation de Maurice Kamto, une stratégie murement pensée, visant à mettre le régime de Yaoundé dos au mur et peut-être à le déstabiliser. Et ce avec l’appui de certaines grandes puissances. A l’observation de certains éléments, il n’en est rien. Et c’est bien au contraire Maurice Kamto qui est dans une mauvaise passe. Avec un futur politique plus qu’en pointillés.»

Du coup, soupire Le Messager, c’est la guerre de leadership qui est relancée au sein de l’opposition où le MRC commençait à faire de l’ombre à certains. «Kamto ressuscite Fru Ndi», acquiesce Baromètre Communautaire : le leader du Front social démocratique (SDF), mal en point depuis que le MRC laboure dans ses fiefs, pourrait retrouver un second souffle parlementaire et dans les conseils municipaux après le 9 février.

Quant à Le Jeune Enquêteur, Maurice Kamto, en choisissant de se mettre en marge du processus électoral, vient d’asséner un cinglant revers au pouvoir qui comptait en faire un alibi démocratique. Désormais, ajoute l’hebdomadaire, l’option d’un report du double scrutin, avec la pression de l’UA, de l’OIF et du Commonwealth, n’est plus à écarter.

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