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Elections en Andalousie: début d’un cycle électoral pour l’Espagne

L'Andalousie organise dimanche des élections régionales où tant les socialistes, revenus au pouvoir en Espagne cet été, que l'opposition de…

L’Andalousie organise dimanche des élections régionales où tant les socialistes, revenus au pouvoir en Espagne cet été, que l’opposition de droite vont mesurer leurs forces avant les scrutins régionaux, municipaux et européens de mai prochain et les législatives attendues elles aussi en 2019.

Cette consultation pourrait voir l’émergence d’un petit parti d’extrême droite, Vox, qui entrerait pour la première fois dans un parlement régional depuis le retour de la démocratie en Espagne en 1978.

Le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) contrôle depuis 1982 cette région méridionale, la plus peuplée d’Espagne avec 8,4 millions d’habitants, et les sondages le donnent gagnant, mais encore une fois sans majorité absolue et avec toujours moins de voix.

Une perte trop marquée de députés régionaux –il en compte 47 actuellement– serait de mauvais augure pour le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez même s’il a gardé ses distances avec la campagne de Susana Diaz, la présidente d’Andalousie et son éternelle rivale au sein du parti.

« Nous abordons un nouveau cycle électoral et une débâcle serait difficile à encaisser » pour le PSOE, a déclaré à l’AFP le politologue Jean-Baptiste Harguindeguy, de l’université Pablo de Olavide, à Séville.

Le plus gros enjeu est à droite, où le parti libéral Ciudadanos essaie de prendre le pas sur les conservateurs du Parti Populaire.

Ciudadanos a employé la grosse artillerie, son président Albert Rivera et Ines Arrimadas, victorieuse aux élections régionales en Catalogne de décembre 2017 mais originaire d’Andalousie, pour arracher plus de voix que le PP.

Le jeune Pablo Casado, 37 ans, qui a pris les rênes du PP après le retrait de l’ex Premier ministre Mariano Rajoy renversé par Pedro Sanchez l’été dernier, a multiplié les interventions et les meetings pour résister à la montée de Ciudadanos.

Mais Casado n’a pas réussi à enrayer la baisse de son parti dans les sondages d’opinion et risque gros dans ce scrutin régional, estime Harguindeguy. « Les campagnes électorales sont toujours compliquées pour le PP en Andalousie, dit-il, et Casado risque de s’épuiser ».

Sa tâche est d’autant plus ardue que Vox lui prendra des voix, alors que le PP était jusqu’ici hégémonique à droite.

Vox fait campagne contre l’immigration illégale et pour l’interdiction des partis indépendantistes catalans. Il veut même supprimer l’autonomie des régions au nom des économies budgétaires et de la défense de l’unité de l’Espagne et demande l’abolition de la loi contre la violence machiste, estimant qu’elle va trop loin dans le « politiquement correct ».

Le parti est crédité de jusqu’à cinq sièges dans les sondages même s’il est appelé à rester marginal, selon les experts.

Sans majorité absolue, Susana Diaz aura besoin de soutiens pour gouverner.

Ciudadanos a exclu d’avance toute nouvelle coalition avec elle.

En revanche la gauche radicale, Adelante Andalucia (En avant Andalousie), version locale de Podemos dirigée par Teresa Rodriguez, envisage de la soutenir au cas par cas pour faire barrage à la droite.

Pour mobiliser leurs partisans le PSOE et Adelante Andalucia ont évoqué le spectre d’une improbable coalition du PP, de Ciudadanos et de Vox. Elle serait sans précédent mais aucun des partis concernés n’a voulu l’exclure.

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