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Etats-Unis: le ministre nommé de la Justice jure de protéger l’enquête russe

Le candidat de Donald Trump au poste de ministre de la Justice, Bill Barr, a juré mardi de protéger la…

Le candidat de Donald Trump au poste de ministre de la Justice, Bill Barr, a juré mardi de protéger la tentaculaire enquête russe de toute interférence politique, mais s’est heurté lors de son audience de confirmation au Sénat à la méfiance des démocrates.

Le juriste républicain de 68 ans, qui a besoin du feu vert du Sénat pour faire son retour au gouvernement plus de 25 ans après avoir déjà été l' »Attorney General » du président George H.W. Bush, a martelé qu’il était un homme « indépendant » et qu’il résisterait à toutes les pressions extérieures.

N’hésitant pas à contredire le président Trump, il a défendu son « bon ami », le procureur spécial Robert Mueller, chargé d’établir s’il y a eu collusion entre Moscou et l’équipe du candidat républicain lors de la présidentielle de 2016.

« Je ne crois pas que M. Mueller puisse être impliqué dans une chasse aux sorcières », a déclaré Bill Barr, alors que le milliardaire new-yorkais ne cesse d’utiliser cette formule pour conspuer une enquête menée selon lui par un procureur « hors de contrôle ».

« Je crois que la Russie s’est ingérée dans les élections ou a essayé de le faire, et nous devons aller au terme » de cette enquête, a-t-il encore dit devant la commission judiciaire du Sénat.

Le FBI et les agences américaines du renseignement sont unanimes pour dire que le Kremlin a tenté de peser sur le cours de la campagne de 2016, mais le président Trump s’est montré réticent à reprendre leurs conclusions à son compte.

– « Abus de pouvoir » –

Bill Barr, qui avait été confirmé avec un fort consensus lors de sa précédente nomination au ministère de la Justice, se présente cette fois dans un contexte politique beaucoup plus tendu.

Les démocrates, rendus méfiants par des critiques qu’il avait émises en juin contre l’enquête russe, ont tenu à vérifier qu’il n’allait pas essayer de rogner les ailes du procureur spécial une fois qu’il sera, en tant que ministre de la Justice, chargé de superviser son travail.

Soulignant que Bill Barr était partisan d’une lecture assez large des pouvoirs exécutifs, la sénatrice Dianne Feinstein lui a notamment demandé ce qu’il penserait si « le président demandait à un ministre de la Justice de mettre un terme à une enquête criminelle pour des raisons personnelles ».

Ce serait « un abus de pouvoir », a répondu Bill Barr.

Et si le président accordait sa grâce à un protagoniste de l’enquête russe en échange de son silence ?, a demandé le sénateur Dick Durbin.

« Ce serait un crime », a tranché le candidat.

« Personne », pas même le président, « ne pourra me pousser à faire une chose que je juge mauvaise », a-t-il encore promis.

Bill Barr a aussi estimé que le ministre de la Justice Jeff Sessions, limogé en novembre, avait bien fait de se récuser dans ce dossier et a exprimé sa « haute opinion » du numéro 2 du ministère Rod Rosenstein, qui avait nommé le procureur Mueller.

Les deux hommes ont régulièrement essuyé les critiques de Donald Trump qui leur reproche de ne pas l’avoir protégé des investigations.

Les républicains étant majoritaires au Sénat (53 sièges sur 100), Bill Barr a donc de bonnes chances d’être confirmé à l’issue de son audition, qui se poursuivra mercredi.

Depuis le limogeage de Jeff Sessions, l’intérim est assuré par son ancien directeur de cabinet Matthew Whitaker, que les démocrates soupçonnent d’être à la botte du président Trump, et qu’ils sont pressés de voir partir.

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