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Face aux délestages, Brazzaville se met en mode groupe électrogène

Les groupes électrogènes sont de mise à Brazzaville et, presque partout dans la capitale congolaise, le ronronnement de ces engins…

Les groupes électrogènes sont de mise à Brazzaville et, presque partout dans la capitale congolaise, le ronronnement de ces engins se fait entendre. Que ce soit dans les maisons ou dans les commerces.Les habitants de Brazzaville ainsi que ceux de Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, se sont jetés à corps perdu sur les groupes électrogènes, depuis que la société Energie électrique du Congo(EEC), chargée de la distribution du courant, a annoncé qu’elle allait, durant deux mois, soumettre au régime du délestage les deux plus grandes villes du pays.

Rufin Okemba, un propriétaire de bistrot très soucieux de la marche de son commerce, a rapidement dépoussiéré son groupe électrogène pour le mettre en marche en vue, dit-il, de continuer à servir « mes clients en bière fraîche ».

Il a pignon sur rue à Moukondo, un quartier dans l’arrondissement 7 Mfilou, qui jongle avec les délestages depuis le 21 octobre dernier.

Si Rufin a ressorti son groupe électrogène, Omar Bâ, lui, a été obligé d’en acheter un tout neuf pour faire fonctionner 24h/24 son pressing et son cybercafé. Le groupe électrogène lui a coûté 350.000 FCFA et il ne le regrette pas dans la mesure où, souligne-t-il, « Je ne dois pour aucune raison assister à la mort de mon commerce qui me permet de faire vivre ma famille ».

Selon Omar, son « quartier n’est alimenté en courant électrique qu’un jour sur trois et le plus souvent dans la soirée ».

Les ménages les plus nantis se sont également mis au groupe électrogène pour la conservation de leurs aliments, mais aussi et surtout l’éclairage et les ventilateurs qu’il faut faire tourner en permanence en vue de supporter la forte canicule. A défaut de groupe électrogène, c’est la galère car le courant est seulement disponible deux à trois heures de temps chaque matin…

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les vendeurs de groupes électrogènes se frottent les mains devant la bonne marche de leurs commerces. Ainsi, en est-il  de Alassane, un ressortissant d’Afrique de l’ouest venu faire fortune au Congo.

« Depuis le début des délestages annoncés par EEC, j’ai vendu près de dix groupes électrogènes en moins d’un mois, alors que d’ordinaire je mettais cinq à huit mois voire une année pour placer un tel nombre d’articles », raconte-t-il, la mine radieuse.

Institués depuis le 21 octobre, les délestages qui dureront jusqu’au 5 décembre procèdent des travaux d’entretien d’une turbine de la centrale à gaz de Pointe-Noire qui produit environ 60% de l’énergie électrique du Congo. 

Au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat, mardi à Oyo, le président directeur général du groupe pétrolier italien, Claudio Descalzi , a annoncé que la capacité de production de la Centrale électrique du Congo passerait de 300 à 450 MW avant d’atteindre 600 MW dans « un proche avenir ».

En attendant la réalisation de cette promesse devant mettre fin aux délestages dans les grandes villes du pays, notamment à Brazzaville et Pointe-Noire, les groupes électrogènes remplissent de leur concert assourdissant la capitale congolaise.

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