L’ancien Premier ministre travailliste britannique Tony Blair a étrillé mercredi « l’indécision presque comique » du chef du parti Jeremy Corbyn sur le Brexit et son « socialisme quasi-révolutionnaire » au moment où se prépare la succession à la tête du Labour après sa défaite électorale historique.
Lors d’un discours à Londres, Tony Blair, chef du gouvernement de 1997 à 2007, a estimé que le Labour risque d’être « remplacé » s’il ne parvient pas à se « renouveler » pour constituer une alternative crédible aux conservateurs.
Le parti a subi aux législatives sa pire défaite depuis 1935. Avec le départ annoncé de Jeremy Corbyn se pose la question de son orientation, très à gauche ces dernières années.
Ayant converti le Labour à un libéralisme assumé, Tony Blair, seul dirigeant travailliste victorieux ces 45 dernières années, a dénoncé « dans cette élection du Brexit » l’échec du parti à « prendre une position claire et à s’y tenir » sur la question.
Jeremy Corbyn a fait campagne en promettant de négocier un nouvel accord de Brexit qu’il soumettrait à un référendum face au maintien dans l’Union européenne, tout en restant « neutre » entre ces deux options.
Selon Tony Blair, le Labour aurait dû accepter le résultat du référendum de 2016 — où 52% des Britanniques ont décidé de quitter l’UE–, critiquer l’accord de Brexit du gouvernement et défendre plus fermement le fait que la « décision finale devait revenir au peuple ».
« Avec une autre direction » du parti, « nous aurions gardé davantage de votes dans les zones traditionnellement travaillistes », a-t-il poursuivi, « la majorité de ceux qui votent Labour étant en fait pour le maintien » dans l’Union européenne.
« Nous avons suivi un chemin d’indécision presque comique », a-t-il dénoncé.
Selon lui, « politiquement », Jeremy Corbyn a été perçu « comme s’opposant fondamentalement à ce que le Royaume-Uni et les pays occidentaux défendent », il a incarné « socialisme quasi-révolutionnaire » incapable de séduire l’électorat travailliste.
Lors d’une réunion des travaillistes mardi soir, Jeremy Corbyn a fait face à la fureur de son camp, à qui il a présenté ses excuses pour le résultat des élections.
Le parti doit se réunir en janvier pour définir le calendrier du départ du leader septuagénaire et de l’élection de son remplaçant.