InternationalAFP




Grand déballage en perspective? Michael Cohen interrogé sur Trump au Congrès

L'ex-avocat de Donald Trump, Michael Cohen, passe à la vitesse supérieure: il va être interrogé mercredi, lors d'une audition très…

L’ex-avocat de Donald Trump, Michael Cohen, passe à la vitesse supérieure: il va être interrogé mercredi, lors d’une audition très attendue devant une commission parlementaire, sur les affaires privées du président américain et ses liens avec la Russie, qui auraient pu influencer son élection en 2016.

« J’attends avec impatience de raconter ma version aux Américains et je les laisserai décider qui dit la vérité », a-t-il déclaré mardi à la sortie d’une audition marathon – à huis clos – devant la commission sénatoriale du Renseignement.

Mercredi, M. Cohen doit témoigner devant la commission de Contrôle de la Chambre des représentants, récemment repassée sous contrôle démocrate.

L’audition, publique et retransmise en direct à la télévision, se déroulera alors que M. Trump est à Hanoï pour un sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un afin de négocier une dénucléarisation de la Corée du Nord.

Devant les parlementaires, Michael Cohen devrait décrire « les mensonges, le racisme et les tricheries » de Donald Trump, en tant qu’homme d’affaires ou comme président, a souligné mardi le Washington Post en citant des sources proches du dossier.

La commission, qui comprend les élues de l’aile gauche du parti démocrate Alexandria Ocasio-Cortez et Rashida Tlaib, devrait l’interroger sur les finances de l’Organisation Trump, pour laquelle il a travaillé pendant dix ans, les déclarations d’impôts du promoteur, les comptes douteux de sa fondation ou le projet de tour à Moscou en 2016, en pleine campagne présidentielle.

Sans oublier les 280.000 dollars qu’il a versés lors de la campagne à deux femmes, Stormy Daniels et Karen McDougal, pour acheter leur silence sur leurs liaisons supposées avec le milliardaire.

A 52 ans, l’ancien gardien des secrets de la famille Trump est devenu un témoin dangereux après avoir accepté de coopérer avec la justice. Il a été condamné en décembre à trois ans de prison pour fraude fiscale, parjure et infraction au code électoral. Il sera incarcéré le 6 mai.

– « Criminel déshonoré » –

Les partisans du président, eux, sont nerveux, et le parlementaire de Floride Matt Gaetz a adressé à M. Cohen un message qui a aussitôt fait grand bruit sur Twitter.

« Votre femme et votre beau-père sont-ils au courant pour vos maîtresses? Ce soir serait peut-être le bon moment pour cette conversation », a-t-il écrit, avant de nier devant la presse avoir voulu intimider le témoin.

Mardi, Michael Cohen s’est expliqué sur ses mensonges lors de sa première audition devant la commission sénatoriale 2017, notamment sur ses contacts avec des responsables russes au sujet d’un projet immobilier de l’Organisation Trump à Moscou en 2016.

La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a jeté le discrédit sur Michael Cohen, le qualifiant de « criminel qui s’est déshonoré ».

« Il est risible de penser qu’on puisse croire un menteur condamné comme M. Cohen, et c’est pathétique de lui donner une nouvelle occasion de répandre ses mensonges », a-t-elle dit mardi depuis Hanoï.

Enfin, Michael Cohen témoignera jeudi devant la commission du Renseignement de la Chambre, de nouveau à huis clos, pour parler du sujet le plus sensible: les contacts entre l’équipe Trump et des Russes durant la campagne de 2016, et une éventuelle collusion pour battre Hillary Clinton que le président républicain et Moscou démentent fermement.

Il ne devrait en revanche pas s’exprimer sur l’enquête du procureur spécial Robert Mueller à laquelle il a collaboré, qui porte sur ces soupçons de collusion et d’entrave à la justice du président américain, et semble toucher à sa fin.

Ces auditions avaient été reportées plusieurs fois, Michael Cohen ayant affirmé avoir reçu des « menaces » contre sa famille après avoir regretté publiquement d’avoir couvert les « sales coups » et les « crimes » de son ex-patron.

Il a ainsi affirmé avoir payé les deux maîtresses présumées « à la demande » du président américain.

Il a aussi admis en janvier avoir payé pour truquer des sondages en ligne à l’avantage du milliardaire au début de la campagne présidentielle de 2016.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne