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Guinée : aucun candidat au Bac dans la Préfecture de Lélouma

Pour la première fois, la préfecture de Lélouma, située au centre de la Guinée à 185 km de la capitale…

Pour la première fois, la préfecture de Lélouma, située au centre de la Guinée à 185 km de la capitale Conakry avec une population estimée à 161.000 habitants, a vu ses candidats à l’examen du baccalauréat être transférés par leurs parents dans d’autres villes, en réponse aux échecs répétés de leurs enfants.Sur les 32 candidats présentés en 2018, dont 25 en Sciences Expérimentales et 7 en Sciences Sociales, seuls six élèves ont été admis.

Prenant les devants pour le baccalauréat de cette année, les parents d’élèves ont inscrit leurs enfants dans des centres d’examen loin de Lélouma, comme le constate d’ailleurs Ibrahima Diallo, député de la localité.

« Depuis 4 ou 5 ans, nous sommes dans l’ordre de 13% d’admission. C’est vraiment faible par rapport au niveau national, déplore l’élu de Lélouma ».

Cette situation est due, d’après M. Diallo, par « le manque d’enseignant » dans cette localité qui a connu par le passé « de très bons résultats » au baccalauréat.

« La plupart des matières ne sont pas dispensées. Puisqu’il s’agit d’une question d’encadrement. Depuis que ce régime est en place, il y a ce problème criard d’enseignants, a constaté le député. Ce qui fait que cette année, à Diountou, il y a 8 personnes qui devaient faire la terminale. En majorité, ils voulaient faire les Sciences Mathématiques. Mais, il n’y avait pas un professeur de Maths ».

Toujours à Lélouma, rapporte encore Ibrahima Diallo, « celui qui tenait la (classe de) 11ème ne pouvait pas prendre la terminale. Il n’y avait pas aussi de professeur de Biologie. Le professeur de français était malade hospitalisé ».

Mais « normalement cette année, on devait avoir 38 candidats. En raison des échecs répétés, les enfants ont préféré quitter pour aller ailleurs. Ce qui a fait qu’on ne pouvait pas avoir une terminale », a-t-il expliqué.

Contrairement à lui, le directeur préfectoral de l’éducation de Lélouma, Souleymane Kaba, ne justifie pas cette situation par l’insuffisance du personnel enseignant.

« Je m’inscris en faux contre ceux qui disent qu’il n’y a pas d’enseignants à Lélouma. J’ai fait un effort pour que l’Etat continue à nous envoyer des enseignants », souligne M. Kaba, n’endossant ainsi aucune responsabilité sur l’échec des élèves à Lélouma.

« Les natifs d’ici sortent leurs enfants pour les envoyer ailleurs dès qu’ils obtiennent le BEPC. Ils ont envoyé tous les enfants qui étaient les plus intelligents. S’ils font transférer les enfants, en quoi je suis responsable dans cette démarche ? », s’est-il interrogé, comme pour couper court aux nombreuses accusations dont il fait l’objet.

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