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Irak: étudiants et écoliers dans la rue malgré les menaces des autorités (AFP)

"Pas d'école jusqu'à la chute du régime" : de Bagdad à Bassora, en passant par les rues de Diwaniya ou…

« Pas d’école jusqu’à la chute du régime » : de Bagdad à Bassora, en passant par les rues de Diwaniya ou de Nassiriya, des milliers d’étudiants et d’écoliers ont rejoint lundi le mouvement de contestation en Irak, ont constaté des correspondants de l’AFP.

A Bagdad, des policiers anti-émeutes étaient visibles aux abords des universités. La veille l’armée avait menacé de « sévères sanctions » ceux qui « entravent » la poursuite des cours dans les établissements scolaires ou la poursuite des activités dans les administrations.

Le ministre de l’Enseignement supérieur Qoussaï al-Souheil a appelé à « tenir les universités à l’écart » du mouvement. Mais « sans pays, pas d’école », rétorque un étudiant rencontré par l’AFP sur la place Tahrir à Bagdad.

« J’ai dit à ma mère que j’allais en cours. Mais en fait, je suis là ! », glisse en riant une jeune fille à son arrivée sur la place.

A Diwaniya, à 200 kilomètres au sud de Bagdad, professeurs et élèves de l’ensemble des universités, publiques et privées, ont décrété un « sit-in de dix jours pour obtenir la chute du régime », selon un correspondant de l’AFP.

Les syndicats d’autres professions, notamment les avocats ou les ingénieurs, ont rejoint le mouvement, tandis que des piquets de grève bloquaient les entrées des administrations.

A Nassiriya, à 350 kilomètres au sud de Bagdad, des milliers d’étudiants et d’élèves ont défilé.

A Kout, à 150 kilomètres au sud de la capitale, les fonctionnaires et les étudiants se sont rassemblés et la majorité des administrations sont restées fermées, selon un correspondant de l’AFP.

A Bassora, ville pétrolière déjà secouée durant l’été 2018 par une semaine de violences meurtrières lors d’un mouvement de contestation sociale, des milliers d’étudiants sont également descendus dans les rues.

Le 1er octobre, un mouvement de contestation inédit a débuté en Irak. Durant sa première semaine, de source officielle, 157 personnes sont mortes, quasiment toutes des manifestants pris sous les tirs des forces de l’ordre et de snipers qui ont semé la terreur sans que l’Etat ne parvienne à déterminer leur identité.

Interrompue 18 jours le temps du plus grand pèlerinage chiite, la contestation a repris jeudi soir. Dans les dispersions et des attaques contre des QG de partis et de milices, au moins 74 personnes sont mortes, selon la Commission gouvernementale des droits de l’Homme.

Face à la crise qui a paralysé la classe politique, une nouvelle séance est prévue au Parlement à 10H00 GMT.

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