La Côte d’Ivoire va investir près d’un milliard d’euros sur dix ans pour réhabiliter ses forêts presque entièrement détruites par la cacaoculture, dont le pays est numéro un mondial, a annoncé lundi le gouvernement.
« Le gouvernement a adopté une politique de la préservation, de la réhabilitation et d’extension de la forêt, évaluée sur 10 ans à 616 milliards de FCFA (940 millions d’euros) », avec des partenariats public-privé, a déclaré le ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, à l’issue d’une table ronde avec les bailleurs de fonds.
« D’ici 2030 il faut retrouver 20% de notre couvert forestier. C’est notre engagement », a-t-il souligné.
« Nombre de nos forêts classées ont été investies par les planteurs, notamment pour la culture du cacao, et cela a provoqué d’énormes destructions ». Le projet de réhabilitation vise à « faire en sorte que la culture du cacao ne détruise pas la forêt mais qu’elle participe à (sa) préservation », a plaidé le ministre.
Le chocolat consommé en Occident est à l’origine de la déforestation en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, avait dénoncé en septembre 2017 l’ONG Mighty Earth dans un rapport, accusant les grandes firmes du secteur de « production illégale ».
« Afin de satisfaire la demande de géants de la chocolaterie comme Nestlé, Cadbury et Mars, de nombreux parcs nationaux du pays et d’aires protégées ont été défrichés pour laisser place à des exploitations de cacao, la matière première du chocolat », déplore Mighty Earth.
« Nous allons dénombrer (…) les plantations clandestines de cacao dans les forêts en vue de les détruire », a annoncé M. Donwahi, précisant que 500.000 tonnes de cacao sont produites dans ces zones illicites.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, avec 40% du marché. Le cacao est vital pour l’économie ivoirienne.
Ce secteur représente 10% du PIB, 40% des recettes d’exportation et fait vivre 4 millions de personnes (soit un sixième de la population ivoirienne), selon la Banque mondiale.