Face aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, le ministère gambien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines a fermement démenti les accusations selon lesquelles le Sénégal siphonnerait les ressources pétrolières de la Gambie. Dans un communiqué publié mardi, il a qualifié ces allégations de non fondées sur le plan technique et juridique. Il s’agit, selon lui, d’audios viraux trompeurs, dépourvus de preuves et susceptibles d’induire la population en erreur.
Aucun gisement confirmé, aucun partage transfrontalier possible
Le ministère a rappelé que la Gambie reste en phase d’exploration. Depuis les années 1960, seules cinq tentatives de forage ont eu lieu — deux sur terre, trois en mer. Les plus récents, réalisés en 2019 et 2021 par FAR Ltd, n’ont révélé aucun gisement exploitable. Aucun forage n’a été effectué depuis.
Par conséquent, aucune exploitation pétrolière ou gazière n’est en cours, ni envisageable à court terme. Le ministère a souligné qu’on ne parle d’exploitation que lorsqu’un gisement est confirmé, économiquement rentable et techniquement exploitable. De plus, aucun puits foré à proximité de la frontière sénégalaise n’a fourni de résultats concluants, excluant toute discussion sur une éventuelle unification des ressources.
Le Sénégal avance, la Gambie attire
Pendant que la Gambie attend une première découverte commerciale, le Sénégal, lui, progresse. Avec 49 forages dans la région offshore de Sangomar et une première découverte en 2014 (puits SNE-1), Dakar a lancé sa production pétrolière en 2025. Le pays a déjà exporté près de 2,85 millions de barils sur une production mensuelle de 3,08 millions, avec une prévision annuelle de plus de 30 millions de barils. Il développe aussi le projet gazier GTA avec la Mauritanie, qui produit 2,4 millions de tonnes de GNL par an.
De son côté, la Gambie continue d’attirer des investisseurs. Plusieurs compagnies ont récemment exprimé leur intérêt pour ses blocs offshore, signe que le potentiel du sous-sol reste prometteur malgré l’absence de découvertes.
Enfin, les autorités ont invité la population à la prudence face aux désinformations. Elles appellent à un débat serein, fondé sur des faits, et à éviter les spéculations nuisibles à la stabilité et à la souveraineté du pays.