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La police libère 300 jeunes d’une école coranique au Nigeria

Plus de 300 personnes ont été sauvées d'une école coranique à Rigasa, une ville du district d'Igabi, dans l'Etat de…

Plus de 300 personnes ont été sauvées d’une école coranique à Rigasa, une ville du district d’Igabi, dans l’Etat de Kaduna (nord du Nigeria).Prévenue, la police de l’Etat de Kaduna a perquisitionné la maison et évacué toutes les personnes, principalement des enfants du Burkina Faso, du Mali, du Ghana et d’autres pays africains, ainsi qu’un certain Hassan Yusuf, 43 ans, titulaire d’un doctorat en économie de l’énergie.

Les médias locaux ont rapporté vendredi que la police a libéré les personnes et les a évacuées dans 15 autobus commerciaux.

La maison dénommée « Daru Imam Ahmad Bun Hambal » serait une école islamique où la plupart des enfants ont été victimes d’abus sexuels.

Selon le journal Nation, le raid a été dirigé par le Commissaire de la police de l’Etat de Kaduna, Ali Aji Janga, qui a confirmé que la majorité des « détenus » avaient les pieds enchaînés et d’autres attachés à des groupes électrogènes et à des jantes de véhicules.

Le journal a ajouté que certains détenus jubilaient lorsque les policiers sont arrivés et portaient les cicatrices des blessures causées par la torture infligée par leurs instructeurs.

Hassan a déclaré qu’il avait été amené dans le centre il y a deux ans par sa famille, qui l’accusait de vouloir abandonner l’islam.

« Je suis ici depuis deux ans. Je me suis retrouvé ici un matin, il y a deux ans. Ma famille élargie m’accuse de m’être converti au christianisme, simplement parce que j’ai passé 16 ans au Royaume-Uni et que je me suis marié avec une Britannique », a-t-il confié.

Un autre détenu, Bello Hamza, 42 ans, a affirmé que sa famille l’avait fait venir au centre parce qu’elle voulait l’empêcher de prendre sa part d’héritage.

« J’ai passé trois mois ici avec des chaînes aux pieds. Je suis censé faire ma maîtrise à l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud. J’ai été admis pour étudier les mathématiques appliquées, mais me voilà enchaîné. Ils prétendent nous enseigner le Coran et l’islam, mais ils font beaucoup de choses ici. Ils soumettent les plus jeunes à l’homosexualité », a dit Bello.

Le propriétaire du centre islamique, simplement identifié comme étant Malam, a nié toutes ces allégations, affirmant que le centre a été créé pour enseigner l’islam.

« Toutes ces allégations de torture, de déshumanisation et d’homosexualité sont fausses et simples. Nous ne faisons ici rien d’autre qu’enseigner l’islam aux gens. Ils ne font que réciter le Coran, prier et adorer Dieu. Ceux qui sont enchaînés sont les têtus qui ont tenté de s’enfuir. Ceux qui ne tentent pas de fuir ne sont pas enchaînés », a-t-il indiqué.

Dans sa réaction, Janga, le commissaire de police, a déclaré: « Nous avons reçu des informations selon lesquelles quelque chose se passait dans ce centre de réadaptation ou centre islamique. J’ai donc envoyé mon DPD ici pour vérifier ce qui se passait. En arrivant ici, nous avons découvert que ce n’était ni un centre de réadaptation ni une école islamique. Vous pouvez voir par vous-même que de petits enfants, dont certains sont amenés de pays africains voisins comme le Burkina Faso, le Mali et d’autres régions du Nigeria. La plupart d’entre eux sont même enchaînés ».

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