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La politique en vedette dans les journaux camerounais

L'avenir des régions anglophones, au lendemain du Grand dialogue national (GDN), continue de préoccuper les journaux camerounais parus jeudi, avec…

L’avenir des régions anglophones, au lendemain du Grand dialogue national (GDN), continue de préoccuper les journaux camerounais parus jeudi, avec tout à côté le retour en scène d’un parti de l’opposition dont le leader et plus d’une centaine de militants viennent de bénéficier d’un arrêt des poursuites judiciaires décrété par le chef de l’État.Mutations, en grande manchette, écarquille des yeux face à la feuille blanche de l’équation anglophone face au président Paul Biya, lui à qui la grande palabre d’il y a une semaine a proposé l’octroi d’un statut spécial aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste depuis trois ans. «Si vous conjuguez la mise en exergue des particularismes locaux à la demande de réduction de la présence d’une tutelle à sa plus simple expression, le risque est très grand d’aboutir à une implosion ou à la multiplication des velléités sécessionnistes», prévient l’universitaire Ahmadou Séhou.

Selon cet historien et analyste sociopolitique, pour avoir traîné à appliquer la décentralisation depuis 28 ans, le risque est grand de voir revenir la fédération sous couvert du statut spécial et la multiplication des exceptions locales. C’est que Paul Biya est face au piège du régime des statuts spéciaux, confirme Défis Actuels, des voix s’élevant désormais dans les 8 autres régions du pays pour revendiquer les mêmes privilèges.

Pourtant, soupire l’hebdomadaire à capitaux Cameroon Business Today, une décentralisation plus poussée pourrait permettre un développement accéléré du pays. Mais la preuve que tout n’est pas à jeter après le GDN, rétorque son cousin Cameroon Tribune, c’est que 10 nouveaux miliciens séparatistes, à la suite de la quinzaine s’étant présentée pendant les travaux de la capitale, Yaoundé, viennent eux aussi de déposer les armes pour se joindre au processus de paix.

Pendant ce temps, Mutations annonce le maintien, par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), des son «Plan national de résistance» destiné à contester la réélection de M. Biya en octobre 2018 : à peine sorti de 9 mois de prison, le président du parti, Maurice Kamto, promet l’accentuation des manifestations dans les formes et les modalités qui seront bientôt communiquées.

Pour l’opposant, l’arrêt des poursuites judiciaires ne semble pas avoir réglé la situation de tous ses camarades détenus : «Tous n’étaient pas poursuivis devant les tribunaux militaires. Certains sont poursuivis devant des tribunaux civils, où quelques-uns ont déjà été condamnés à des peines d’emprisonnement ferme. Tant que les charges retenues contre eux n’auront pas été abandonnées et que les condamnations prononcées contre les autres ne sont pas annulées, aucun d’entre nous ne sera libre et la lutte se poursuivra jusqu’à leur libération.»

Le MRC annonce la reprise du plan de résistance national, résume Émergence. «Maurice Kamto continue-t-il de se perdre ?» s’interroge pour sa part L’Épervier qui l’accuse de faire «du folklore», au lieu de se remettre au travail pour préparer les élections législatives et municipales de l’année prochain.

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