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La politique tient le haut de l’affiche dans les journaux camerounais

Les tractations, préalables au Grand dialogue national sur la crise anglophone, tiennent le haut de l'affiche dans les journaux camerounais…

Les tractations, préalables au Grand dialogue national sur la crise anglophone, tiennent le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus mardi.Après les partis politiques, les milieux d’affaires et la société civile, c’est au tour de ce que le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qualifie de «pays profond», à travers les dignitaires traditionnels, de présenter ses propositions au chef du gouvernement Joseph Dion Ngute.

«Grand dialogue national : les consultations à problèmes de Dion Ngute», titre Tribune d’Afrique : parmi les personnalités et organes ayant déjà été reçus à l’Immeuble étoile, nombreux sont celles qui n’existent que sur le papier, n’ont aucune proposition concrète, sont hors sujet et, surtout, ne sont intéressés que par les épaisses enveloppes de CFA, sous forme d’achat des consciences, qui leurs sont remises à la fin de l’audience au nom de l’«élégance républicaine».

En matière de représentation, Dion Ngute est également dans le piège de l’élite, soupire Mutations : pour les consultations préalables au Grand dialogue national, le Premier ministre se laisse déborder par les barons du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), qui n’ont que faire de la recherche de la diversité voulue par le président de la République.

«Pour beaucoup en tout cas, la composition des représentants des régions en particulier, lors des consultations en cours, est prémonitoire de la coloration du casting et des conclusions du Grand dialogue national qui s’ouvre le 30 septembre prochain.»

À Paris, où Yaoundé a envoyé des émissaires afin de sensibiliser les compatriotes sur l’offre de paix du régime, la rencontre s’est plutôt déroulée sous haute sécurité, relate Le Messager qui évoque la peur des envoyés spéciaux du Premier ministre de se retrouver face à une meute de mécontents, et qui a donc dû limiter les contacts.

Craignant pour leur sécurité les chefs miliciens établis à l’étranger préfèrent, selon The Guardian Post, participer à la palabre par téléconférence. C’est le même quotidien à capitaux privés de langue anglaise, s’agissant de la polémique sur les quotas de participation, révèle que le président Paul Biya a instruit que la majorité des délégués soient issus de la communauté anglophone.

Mais les leaders sécessionnistes de la diaspora ne semblent pas, eux-mêmes, s’accorder sur une posture commune face au pouvoir de Yaoundé, si l’on en croit Mutations qui, sous le titre «Positionnement : la surenchère de Montreux», affirme qu’une concertation, entre leaders et représentants de la république virtuelle d’Ambazonie, tenue dans cette commune suisse, promeut le boycott du Grand dialogue.

La question, analyse la publication, est désormais de savoir pourquoi le cadre du dialogue annoncé, visiblement ouvert à toutes les composantes sociales, ne trouve pas d’écho favorable de la part des groupes tels que Ambazonia International Policy Commission, African People’s Liberation Movement, Federation of Southern Cameroon Women Organization, Interim Government.

«La réponse n’est pas aussi évidente. Reste qu’au-delà de vouloir maintenir le statu quo sur le théâtre des hostilités, ces groupes séparatistes bénéficient du soutien de quelques acteurs étrangers qui auraient souhaité jouer les médiateurs lors du dialogue national attendu.»

Les bons offices, justement, rétorque Le Quotidien, la Suisse, qui aujourd’hui demande 100 milliards FCfa pour faire participer les fondamentalistes anglophones aux pourparlers de paix, en a offert au pouvoir de Yaoundé. Sauf qu’entre-temps, Paul Biya a privilégié une solution endogène. «Aujourd’hui, après l’échec de cette option helvétique, les ‘’médiateurs » de ce pays demandent, via certains réseaux», cet argent à l’État du Cameroun pour obtenir l’adhésion des séparatistes au Grand dialogue.

Ambitionnant de mettre tout le monde d’accord sur la forme de l’État, le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, a sa petite idée qu’il expose dans les colonnes de Le Point Hebdo : il est temps d’accélérer le processus de mise en œuvre de la décentralisation et, pour ce faire, accorder plus de moyens aux collectivités territoriales décentralisées.

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