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Le coronavirus fait de la résistance dans les journaux camerounais

Sous divers angles, les journaux camerounais parus jeudi continuent d'explorer la problématique du Covid-19 dont la fièvre s'empare progressivement du…

Sous divers angles, les journaux camerounais parus jeudi continuent d’explorer la problématique du Covid-19 dont la fièvre s’empare progressivement du pays.Après la sensibilisation, place à la fermeté, titre le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte du point de presse tenu la veille par le gouvernement avec un point d’honneur sur le respect, scrupuleux par les populations, des mesures de restriction édictées depuis le 17 mars. La peine de prison pèse désormais sur ceux qui n’observent pas les restrictions anti-coronavirus imposées par le gouvernement, précise The Guardian Post. L’application de la loi, dans la lutte contre la propagation du Covid-19, vient rappeler aux «récalcitrants» que la recréation est terminée, ose Défis Actuels.

 Mais s’il y a une première personne à blâmer dans cette histoire, répond en écho Aurore Plus, c’est bien le chef de l’État. Sous le titre «Le confiné Biya ne nous parle pas», son éditorialiste se déchaîne, constatant l’absence sur la scène de celui qui a fait le serment de protéger ses concitoyens en toutes circonstances et ce au moment où les dirigeants du monde, qu’ils soient à la tête d’États déjà impactés ou encore sous la menace, tiennent ferme le gouvernail, sont à la manœuvre, ont pratiquement perdu le sommeil.

 C’est la catastrophe de la communication gouvernementale de crise, s’émeut Le Jour, constatant les graves dysfonctionnements qui s’accumulent sur le front de la sensibilisation et de la mobilisation des masses contre un mal invisible et impitoyable.

 «Ainsi, renchérit Aurore Plus, à la cacophonie des pouvoirs publics, se sont ajoutées des dispositions particulières calamiteuses, traduisant, à défaut d’un amateurisme zélé, à tout le moins une simple intention de faire semblant. Normal, dans un pays où tout vient du sommet. Où les chefs de départements attendent les ‘’très hautes instructions » du prince pour se mettre en ordre de marche. Où ceux qui osent s’affranchir de cette loi non écrite s’exposent à la logique des «ambitions personnelles», accusés dès lors de lorgner le fauteuil présidentiel.»

 Mais, déjà, la facture de la pandémie s’annonce lourde, pour le pays et à tous les niveaux, prévient Émergence. Au centre de vifs débats en ce moment, l’option du confinement, déjà expérimentée par d’autres pays pour endiguer la pandémie, n’est pas sans conséquences sur l’économie nationale, acquiesce Mutations. Si cette approche radicale demeure une tentation forte, elle se heurte à une réalité inéluctable : 90% de la population évolue dans le secteur informel au Cameroun, représentant par ailleurs environ 50% du produit intérieur brut (PIB) du pays. «Ce qui signifie qu’avec le confinement, une très grande partie de la population risque de se retrouver sans moyen de subsistance. Le coronavirus céderait ainsi sa place de calamité à la faim.»

 Plus largement, ajoute Défis Actuels, face au double péril que représente le coronavirus, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) recommande aux pays de la sous-région de diversifier d’avantage leurs économies pour minimiser la vulnérabilité aux chocs extérieurs.

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