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Le coronavirus s’incruste dans les journaux camerounais

Le moins que l'on puisse en penser, tout au moins à la lecture de la plupart d'entre eux, est que…

Le moins que l’on puisse en penser, tout au moins à la lecture de la plupart d’entre eux, est que la riposte gouvernementale contre le Covid-19 ne rassure pas les journaux camerounais parus vendredi.«Les failles de l’action du gouvernement», «Riposte contre le coronavirus : la cacophonie gouvernementale», affichent respectivement Le Jour et Repères. «Moins de 24 heures après avoir pris 13 mesures visant à stopper la propagation de la pandémie, le gouvernement constate que certaines sont d’application difficile, voire impossible. Pour y remédier, il a organisé une autre concertation dont les résolutions trahissent un déficit de coordination», écrit la deuxième publication citée.
 
Les Camerounais adoptent de nouveaux modes de vie alors que les mesures du gouvernement pour lutter contre le virus gagnent en efficacité, ose Émergence. Pendant ce temps, note Le Messager, les 300 étudiants camerounais confinés en Chine, un mois plus tard, n’ont aucune nouvelle des 50 millions FCFA d’aide débloqués par Yaoundé au moment même où, sur place le pouvoir montre de sérieux signes de fébrilité.
 
Il n’est pas jusqu’à l’association de l’Association des revendeuses («bayam sellam») du pays qui, dans les colonnes d’Essingan, ne dénonce ce qu’elle considère comme la marginalisation de ce corps de métier, pourtant incontournable dans les marchés du Cameroun, voire de la société civile en général, outrageusement tenues à l’écart d’une croisade qui devrait pourtant mobiliser toutes les énergies.
 
La preuve d’un laisser-aller est apportée dans sa grande manchette par The Guardian Post : en dépit des mesures de quarantaine nationale décidées par le président Paul Biya, pourtant censées s’appliquer à tous, les deux Chambres du Parlement vont, dans la journée, débuter leurs sessions de mars, passant outre l’interdiction de regroupements de plus de 50 personnes, par exemple.
 
Quand bien même certains voudraient se plier aux prescriptions gouvernementales, il restera toujours un problème de la première importance et dont la résolution incombe aux pouvoirs publics eux-mêmes : l’absence d’eau potable dans les grandes agglomérations, là où justement il est recommandé de se laver les mains plusieurs fois par jour. Il y a même lieu de craindre le pire, soupire The Post : les cas de coronavirus ne se sont jamais autant multipliés que depuis que le gouvernement a verrouillé le pays.
 
«Je peux juste préciser que la gravité de la situation ne me semble pas comprise par ceux qui sont censés nous protéger, confirme, dans les colonnes de Mutations, l’avocat Claude Assira, fraîchement rentré de l’étranger et reclus dans un hôtel. J’ai vu ou reçu beaucoup d’invitations à me soustraire du confinement. C’est une légèreté blâmable. Il faut qu’individuellement et collectivement, nous prenions la mesure de la gravité de la situation. Elle exige des mesures individuelles et collectives sévères et strictes qui ne laissent la porte à aucun droit. C’est une question de survie.»
 
Quant au quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, à travers le titre «Coronavirus : tous en alerte», il fait le choix de passer en revue les premières «retombées» du plan de riposte. Il s’agit de deux malades guéris et sortis de l’hôpital, d’un appel pressant au confinement vis-à-vis de passagers ayant récemment débarqué d’un avion et qui ont fondu dans la nature, au moment où les 10 régions du pays se mettent au diapason de la prévention, et que des spéculateurs sont sanctionnés pour hausse illégale des prix des produits de première nécessité sur le marché.
 
«Coronavirus : guerre ouverte contre les pénuries fictives sur les produits de grande consommation», ajoute InfoMatin : le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, après une descente sur les marchés de Yaoundé, la capitale, a enjoint les responsables régionaux de contrôler stocks et prix, et de sanctionner les commerçants véreux.

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