InternationalAPA




Les mécomptes des législatives et municipales 2020 en vedette dans les journaux camerounais

Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, et selon les journaux du pays parus mercredi, le Rassemblement démocratique du peuple…

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, et selon les journaux du pays parus mercredi, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) n’est pas le plus serein à la veille du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.«Ça brûle dans le RDPC», «Les vieux députés vent debout». À travers ces manchettes, La Veuve et Émergence alertent sur la crise de nerfs qui s’est emparée de plusieurs élus du parti aux affaires depuis les circulaires du président national, Paul Biya et de son secrétaire général, Jean Nkueté, optant clairement pour le renouvellement du personnel politique au sein de ladite formation.

Hebdomadaire dudit parti, justement, quasiment devenu quotidien depuis peu, L’Action, à l’intention des caciques qui n’auraient pas encore bien compris le virage rappelle, sous le titre «Sélection des candidats du RDPC : du sang neuf en vue», que le leader et non moins chef de l’État demande d’accorder la priorité des investitures aux jeunes, aux femmes et aux nouvelles figures.

Ces prescriptions, constate L’œil du Sahel, entraîneront à coup sûr la chute de plusieurs barons dans les régions septentrionales à commencer par l’actuel président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, 80 ans, 45 ans de députation et au perchoir depuis mars 1992. En dehors de lui, signale le quotidien à capitaux privés Mutations, de nombreux autres candidats frappés par la notion de retraite parlementaire s’entêtent à faire acte de candidature.

Dans la région de l’Ouest aussi, renchérit Ouest-Échos, des fossiles du RDPC se retrouvent en ballotage défavorable au profit du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), plutôt embarrassé face à l’afflux des prétendants.

 Ils sont tous au «grand bal des menteurs», représentés sur le tableau de l’hebdomadaire satirique Le Popoli : vieux, escrocs notoires, courtisans, etc., se bousculant devant le président national du RDPC, Paul Biya qui, assis à même le sol avec son bâton de vieillard, s’écrie : «Ils me donnent des vertiges !» «(…) le Parlement comme les municipalités se sont constitués en repères de prébendiers d’un ordre nouveau. 

Des élus encore plus illégitimes qu’ils ont, pour l’essentiel, violé leurs serments moraux, leurs promesses électorales et leurs engagements politiques vis-à-vis de leurs électeurs», s’insurge Mutations.

 Et d’appeler à ne plus voter ces élus organisés pour la grande majorité en une caste de corrompus nuisibles et de prévaricateurs extrêmement nocifs, qui disparaissent après chaque victoire pour réapparaître, comme par enchantement, à la veille de chaque nouveau scrutin. Des élus qui captent l’essentiel des rentes, constitués majoritairement en une aristocratie de parvenus.

 «La candidature des candidats s’emballe», titre, plus largement, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte d’un climat fébrile dans tous les états-majors des partis politiques. Mais tout le monde ne semble pas concerné par ce remue-ménage, tacle The Guardian Post à propos d’un député de la zone anglophone membre du Front social démocratique (SDF, opposition) : Awudu Mbaya est non partant, qui ne se voit pas en train de remettre en jeu son mandat dans une partie du pays en plongée dans une guerre sécessionniste. 

Il dit, explicitent Le Jour et Mutations, ne pas être prêt à sacrifier le bien-être des populations en proie à l’insécurité pour des ambitions politiques personnelles.

Des mesures seront prises pour que les élections législatives et municipales aient lieu dans toutes les régions du Cameroun, lui répond en écho, cité par Le Pélican Enow Abrams Egbe, le président du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne