Au moins trois enfants ont été tués et huit personnes blessées dans une frappe aérienne lundi contre un quartier résidentiel dans la banlieue sud-est de la capitale libyenne, a indiqué le ministère de la Santé du gouvernement d’union nationale libyen (GNA).
« Trois enfants sont morts, une enfant a été grièvement blessée, tout comme la mère et le père », a indiqué à l’AFP Lamine al-Hachemi, un porte-parole du ministère, précisant qu’ils étaient tous les six de la même famille.
Le responsable a ajouté que cinq autres civils, des habitants du quartier d’al-Fernaj, proche du campus de l’université de Tripoli, ont été blessés.
Le GNA, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, a accusé les forces du maréchal Khalifa Haftar d’avoir mené le raid. Les forces de M. Haftar, homme fort de l’est libyen, ont lancé le 4 avril une offensive pour conquérir Tripoli.
De son côté, le porte-parole des forces pro-Haftar, Ahmad al-Mismari, a confirmé une « frappe contre un camp des services de renseignement à al-Fernaj, qui sert de centre de commandement ». Il a toutefois nié que cette frappe ait pu viser une maison et des civils.
« Cet acte criminel commis par l’aviation du criminel de guerre (Haftar) s’ajoute aux attaques répétées contre les aéroports, les bâtiments publics et privés, tuant et terrorisant les civils », a indiqué le GNA dans un communiqué publié sur Facebook.
« L’absence d’une position ferme et dissuasive de la part de la communauté internationale contre le criminel de guerre (Haftar) et ses milices les encouragent à aller plus loin », est-il précisé dans le communiqué.
Le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, s’est immédiatement rendu sur le lieu du bombardement pour constater les dégâts et s’entretenir avec les habitants du quartier et le père de famille, bouleversés.
Le GNA a exhorté la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) à oeuvrer pour protéger les civils, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.
« Encore une fois, des enfants innocents paient le prix ultime », a indiqué lundi la Manul dans un communiqué, précisant que le raid aérien « aurait été mené par un avion de combat appartenant aux forces du maréchal Haftar ».
« La Manul réaffirme qu’elle ne restera pas inactive face aux crimes de guerre commis », a-t-elle dit dans ce communiqué, exhortant les Etats membres de l’ONU et les institutions internationales compétentes « à mettre fin à la violation flagrante du droit international humanitaire ».