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Nucléaire : l’Iran pressé d’accélérer sa coopération avec l’AIEA

"Le temps presse", a lancé lundi l'AIEA aux responsables iraniens exhortés à coopérer "pleinement" avec le gendarme onusien chargé de…

« Le temps presse », a lancé lundi l’AIEA aux responsables iraniens exhortés à coopérer « pleinement » avec le gendarme onusien chargé de contrôler les activités nucléaires de l’Iran au moment où ce pays a franchi une nouvelle étape dans la réduction de ses engagements.

Au retour d’un déplacement à Téhéran ce week-end, le directeur général par intérim de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Cornel Feruta, a insisté sur l’implication qu’il avait demandée à ses interlocuteurs iraniens dans leurs discussions avec les équipes de l’AIEA.

« J’ai souligné la nécessité pour l’Iran de répondre promptement aux questions » que lui adresse l’agence qui contrôle le programme nucléaire de Téhéran, a expliqué M. Feruta au Conseil des gouverneurs de l’AIEA, auquel il rendait compte de sa visite.

Cet organisme a également confirmé lundi l’installation par l’Iran de centrifugeuses avancées susceptibles d’augmenter son stock d’uranium enrichi, un nouveau pas dans la réduction des engagements pris par ce pays dans le cadre de l’accord de 2015 visant à l’empêcher de se doter de la bombe atomique.

Malgré son entrée dans cette troisième phase de désengagement progressif, la République islamique avait souligné qu’elle continuerait d’autoriser le même accès aux inspecteurs de l’AIEA chargés de surveiller son programme nucléaire.

L’insistance de l’AIEA sur la réactivité qu’elle attend de l’Iran semble être le signe d’une certaine impatience de cette agence face au délai dans le partage des informations demandées par ses experts, selon des sources diplomatiques.

En date de samedi, l’Iran « avait installé ou était en train d’installer » sur le site d’enrichissement de Natanz 22 centrifugeuses de type IR-4, une de type IR-5, 30 autres de type IR-6 et trois modèles IR-6s, selon les vérifications effectuées sur place par l’agence.

– Européens sous pression –

En vertu de l’accord de 2015, l’Iran n’est pour le moment autorisé à produire de l’uranium enrichi qu’avec des centrifugeuses de première génération (IR-1).

Toutefois, a aussi noté l’AIEA, aucune des centrifugeuses de dernière génération récemment installées n’avait encore « été mise à l’essai » avec de l’uranium enrichi (UF6).

La mise en route de ces centrifugeuses avancées pourrait accélérer la production d’uranium enrichi et augmenter les stocks de l’Iran, qui, depuis juillet, dépassent la limite fixée par cet accord (300 kg) conclu entre la République islamique et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).

Téhéran a commencé en mai à se désengager très progressivement de ses obligations, en réponse au retrait unilatéral de Washington de cet accord en 2018.

En réduisant ses engagements, l’Iran -qui a toujours nié vouloir la bombe nucléaire- entend faire pression sur les Etats parties à l’accord pour qu’ils l’aident à contourner les sanctions américaines.

Alors que les Européens redoublent d’effort pour tenter de sauver l’accord historique de 2015, les Etats-Unis les exhortent à adopter une position plus ferme vis-à-vis de Téhéran.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a jugé « inacceptable » la nouvelle étape franchie par l’Iran avec les centrifugeuses avancées et appelé les Européens à « mettre fin au chantage » de ce pays.

Lundi, la Chine -Etat partie à l’accord de 2015- a appelé les Etats-Unis à « renoncer à leur mauvaise approche » face à l’Iran, citant « les sanctions unilatérales et les pressions extrêmes exercées » sur Téhéran.

« Nous espérons que les parties concernées pourront se rencontrer à mi-chemin (…) pour que les tensions autour de la question nucléaire iranienne s’atténuent », a déclaré à Pékin une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.

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