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Pompeo se rendra en Ukraine juste avant le procès en destitution de Trump

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo va se rendre vendredi en Ukraine, une visite qui sera suivie de…

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo va se rendre vendredi en Ukraine, une visite qui sera suivie de près avant le procès en destitution de Donald Trump, accusé d’avoir exercé un chantage sur Kiev à des fins électoralistes.

Plus haut responsable américain à se rendre sur place depuis qu’a éclaté en septembre l’affaire ukrainienne aux Etats-Unis, il s’entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé lundi le département d’Etat américain dans un communiqué.

Donald Trump a été mis en accusation le 18 décembre pour abus de pouvoir par la Chambre des représentants du Congrès américain. Il est accusé d’avoir gelé une aide militaire cruciale à Kiev pour obtenir de son homologue ukrainien qu’il annonce des enquêtes sur le démocrate Joe Biden, favori pour l’affronter en novembre prochain dans la course à la Maison Blanche.

Mais seule l’opposition démocrate, majoritaire à la chambre basse, a voté en faveur du troisième « impeachment » présidentiel de l’histoire des Etats-Unis. Le Sénat, à majorité républicaine, devrait sauf énorme surprise l’acquitter lors de son procès en destitution qui devrait s’ouvrir en janvier.

Mike Pompeo, qui défend Donald Trump depuis le début, a été personnellement mis en cause par plusieurs témoins, ne serait-ce que pour avoir laissé prospérer une diplomatie parallèle menée par Rudy Giuliani, l’avocat personnel du président.

L’un de ces témoins, l’ambassadeur par intérim des Etats-Unis à Kiev William Taylor, va opportunément quitter l’Ukraine juste avant l’arrivée du secrétaire d’Etat, qui n’aura donc pas à le croiser.

Autre signe de l’embarras américain, les discours officiels sur la lutte anticorruption ne se départissent désormais plus d’une solide langue de bois.

– « Agression russe » –

Le mot « corruption » n’est même pas mentionné dans le communiqué annonçant la visite, alors que l’administration Trump assure que c’est uniquement pour combattre ce fléau en Ukraine qu’elle demandait d’enquêter sur l’ancien vice-président Biden et son fils Hunter, alors membre du conseil d’administration d’une société gazière ukrainienne.

Un haut responsable américain a certes assuré à des journalistes à Washington que le voyage permettrait de « renforcer » le soutien à l’Ukraine au moment où « elle met en oeuvre des réformes pour éradiquer la corruption ».

Mais prié à plusieurs reprises de dire si Mike Pompeo entendait réitérer les demandes d’enquêtes sur les Biden, ce responsable a éludé les questions et s’en est tenu à un satisfecit général quant aux « efforts » et au « dynamisme » du président Zelensky.

Sur place, le secrétaire d’Etat va par ailleurs « souligner le soutien fort et inébranlable des Etats-Unis face à l’agression russe » et « à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine », selon le département d’Etat.

Sa visite interviendra en pleine désescalade avec Moscou dans la guerre de l’est de l’Ukraine, qui oppose Kiev à des séparatistes prorusses. Les deux camps ont échangé dimanche quelque 200 prisonniers, nouveau signe d’une fragile détente amorcée depuis l’élection du président Zelensky en avril.

Or, du fait du scandale ukrainien, Washington a assisté ces derniers mois en spectateur éloigné à ces développements, d’autant que l’émissaire américain Kurt Volker a démissionné dès que l’affaire a éclaté.

Mike Pompeo se rendra ensuite à Minsk, où il rencontrera samedi le président Alexandre Loukachenko qui dirige d’une poigne de fer le Bélarus depuis 1994, pour faire progresser la normalisation des relations avec les Etats-Unis.

Dimanche, il sera à Nur-Sultan auprès du président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev et son prédécesseur Noursoultan Nazarbaïev, qui reste considéré comme le véritable tenant du pouvoir.

Le secrétaire d’Etat est attendu ensuite à Tachkent les 5 et 6 janvier, où il s’entretiendra avec les dirigeants de l’Ouzbékistan et participera à une réunion ministérielle d’Asie centrale qui portera notamment sur les efforts américains pour sortir du conflit en Afghanistan.

Enfin, le 7 janvier, il fera étape à Nicosie à la rencontre des dirigeants chypriotes mais aussi du président de l’autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) Mustafa Akinci, pour soutenir le processus de réconciliation porté par l’ONU.

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