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Reprise des cours le 25 juin: Le Sénégal est-il prêt ?

Au Sénégal, les écoles sont fermées depuis le 14 mars en raison de la Covid-19. Et le gouvernement a reporté…

Au Sénégal, les écoles sont fermées depuis le 14 mars en raison de la Covid-19. Et le gouvernement a reporté deux fois la réouverture des classes. Mais le 25 juin 2020 marquera finalement la reprise des cours au Sénégal.

En effet, selon un communiqué du Conseil des ministres, le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla a proposé la reprise des cours au Sénégal pour les classes d’examen le 25 juin. « Cette proposition a été adoptée par le conseil« , indique le communiqué. Le document précise de plus que M. Talla a lancé un appel à une mobilisation des acteurs du système éducatif. Notamment les partenaires, les collectivités territoriales, la société civile, les syndicats, les enseignants et les élèves.

Après avoir décidé de rouvrir les classes d’examen le 2 juin dernier, le gouvernement avait dû reporter sine die cette décision en raison de contaminations à la Covid-19 chez des enseignants.

Bien que bon nombre de personnes saluent cette décision, le choix du 25 juin comme date de reprise des cours au Sénégal n’est apparemment pas au goût de tous.

« Le public n’est pas prêt »

’Est-ce que les équipements de protection contre la Covid-19 seront en nombre suffisant ? Est-ce que les gestes barrières seront observés ? Voici quelques unes des questions que l’on se poserait au sujet de la reprise des classes.

Selon Dame Mbodji, secrétaire du Cusems/A, « Le public n’est pas prêt » pour cette rentrée des classes. « Comment peuvent-ils attendre avec tout le temps qu’on a perdu, pour faire revenir les élèves pour un mois et demi et aller aux examens ? » s’interrogeait-il déjà. Dame Mbodji soutient dans les colonnes de les Echos que « Le président de la République et le gouvernement ont cédé à la pression de l’oligarchie du privé. Parce que c’est le privé, (notamment les grandes écoles privées catholiques et laïques), qui est prêt et pas le public. »

Une rentrée catastrophique pour le pays

Certains médias rapportent que la date de reprise a été une surprise pour les enseignants. Comme c’est le cas de Source A qui explique que ‘’quand le ministre de l’Education proposait hier au conseil des ministres la date du 25 juin 2020 pour la reprise des cours, au même moment, le G7 (une fédération de syndicats d’enseignants) mettait en place un comité scientifique censé plancher sur de nouvelles dates de reprise des enseignements et apprentissages, qui seront proposées au gouvernement’’. Ce qui mettrait en lumière un manque de coordination entre le Ministère de l’éducation Nationale et le corps enseignant.

Le quotidien As estime quant à lui que ‘’les enseignants [ont été] mis devant le fait accompli’’. Et au secrétaire du Cusems/A de renchérir que l’enseignement public «a perdu au minimum 5 mois sur une année scolaire qui fait 9 mois». Ainsi, selon lui, si le gouvernement veut organiser un examen au mois d’août, «c’est parce qu’ils ont décidé de faire sauter de classe les élèves et d’organiser un Bac au rabais».

Cela est «catastrophique pour cette génération d’élèves et pour le pays» déclare donc M. Bodji.