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Sans «une nouvelle CEI, ce n’est pas évident que nous ayons les élections locales le 13 octobre » (Justin Koua)

Justin Koua, président de la jeunesse de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds), un mouvement issu…

Justin Koua, président de la jeunesse de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds), un mouvement issu du parti de Laurent Gbagbo, a menacé samedi que s’il n’y a « pas une nouvelle CEI (Commission électorale indépendante), ce n’est pas évident » qu’ il y ait des élections locales le 13 octobre 2018, lors d’un meeting.« Si nous n’avons pas une nouvelle CEI, ce n’est pas évident que nous ayons les élections le 13 octobre. Je dis bien, ce n’est pas évident si nous n’allons pas à une nouvelle CEI parce que EDS a pris des dispositions pour aller aux élections locales», a insisté Koua, à un meeting à Anono, un quartier de Cocody, dans l’Est d’Abidjan, devant des milliers de militants.  

Il a demandé au chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara de « se presser d’appeler » Abou Drahamane Sangaré, leader d’un camp du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), parti de M. Gbagbo, prévenant que «s’il ne se presse pas (pour engager des discussions sur la réforme de la CEI), il sera dépassé par les événements ».

« On veut simplement une nouvelle CEI pour l’honneur et la dignité de la Côte d’Ivoire, (car l’actuel président) Youssouf Bakayoko ne peut pas conduire le destin électoral de la Côte  d’Ivoire » a martelé Justin Koua, sous une salve d’applaudissement des militants debout sous un soleil implacable.  

Pour lui,  » l’heure a sonné pour que le peuple ivoirien reprenne en main son destin ». Et ce, dans un élan de « rassemblement » impliquant la classe politique, en occurrence le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), précédemment allié au parti au pouvoir, pour « défendre la patrie » et « sauver la Côte d’Ivoire ».

« Ce combat là, nous allons le gagner » car « l’âme de ce combat, l’esprit de ce combat s’appelle Laurent Gbagbo », ex-président ivoirien détenu à La Haye pour « crimes contre l’humanité » dans le cadre des violences postélectorales de 2010-2011 qui ont fait plus de 3.000 morts, a-t-il déclaré.  

Il a exprimé son désir de voir M. Gbagbo regagner son pays le 1er octobre et briguer un autre mandat présidentiel en 2020, espérant une suite favorable de l’examen de sa mise en liberté ou pas par les juges de la Cour pénale internationale (CPI), pour redonner espoir » au peuple.

« Le combat nous appelle, nous voulons la reforme de la CEI et nous allons obtenir la réforme de la CEI », a-t-il lancé .

Le président de la jeunesse EDS, Justin Koua, a par ailleurs appelé M. Ouattara à « libérer les prisonniers militaires (de la crise postélectorale )» dont le général Dogbo Blé, ex-patron de la Garde républicaine,  qui selon lui est un soldat « républicain ».

M. Ouattara a annoncé à la veille de la commémoration du 58e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 6 août 2018, une amnistie impliquant environ 800 personnes dont Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo, à l’exception des soldats de la crise postélectorale.

Invité à ce rassemblement, le président de la jeunesse rurale du Pdci, Innocent Yao, s’est félicité de cette « mobilisation exceptionnelle », tout en insinuant que « la présence de la jeunesse du Pdci ici montre que tous les enfants de Côte d’Ivoire se sont retrouvés ».

« La jeunesse du Pdci, solidaire de tous les autres Ivoiriens démocrates, dit non à cette CEI qui doit être réformée pour ne plus qu’il y ait de morts et cela doit se faire avant les élections locales pour permettre à tous les Ivoiriens, sans crainte, sans menace, d’aller voter», a-t-il poursuivi.

M. Yao, président de la jeunesse rurale du Pdci, a dénoncé la justice ivoirienne qui selon lui « a deux vitesses (et) il faut que cela prenne fin » parce que le peuple « ne veut plus de parodie de justice en Côte d’Ivoire ». Il a en outre fustigé des « menaces » exercées sur les cadres du Pdci.

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a, à son retour de la Mecque, indiqué que la réforme de la Commission électorale indépendante, institution en charge d’organiser les élections, allait se faire avant la présidentielle de 2020 et non avant les municipales et les régionales couplées du 13 octobre 2018.

M. Abou Drahamane Sangaré était absent à ce meeting, qui a réuni plusieurs cadre du FPI dont Hubert Oulai,  Philippe-Henri Dakoury-Tabley , ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ( Bceao) et Michel Gbagbo, fils de l’ex-président ivoirien, ainsi que des militants venus spontanément de différents quartiers d’Abidjan.

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