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Soudan: les manifestants tués lundi par des tirs de paramilitaires, accuse un général

Un général soudanais a affirmé mercredi soir que les membres d'une force paramilitaire sont responsables de la mort de six…

Un général soudanais a affirmé mercredi soir que les membres d’une force paramilitaire sont responsables de la mort de six manifestants, dont quatre lycéens, tués par balles lors d’un rassemblement lundi dans le centre du pays.

Lundi, lors de la répression d’un rassemblement de protestation contre les pénuries de pain et de carburant à Al-Obeid, dans l’Etat du Kordofan-Nord (centre), six manifestants ont été tués par balles. Plus de 60 personnes ont aussi été blessées.

Le général Jamal Omar, membre du Conseil de transition militaire au pouvoir depuis la destitution du président Omar el-Béchir en avril, a accusé les paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF) d’avoir tiré sur la foule.

La manifestation avait d’abord été réprimée à coup de matraques par des membres des RSF qui gardaient une banque près des lieux, a indiqué mercredi soir le général, cité par la chaîne Al-Ghad basée au Caire.

« Cette action a entraîné une réaction de certains étudiants qui ont jeté des pierres sur les forces », a ajouté le général Omar.

« Cela a conduit des membres de la force à agir à titre individuel et à tirer sur les manifestants. Nous avons identifié ceux qui ont tiré à balles réelles et entraîné la mort des six » manifestants, a-t-il ajouté.

Les suspects ont été remis aux autorités locales, a indiqué l’agence soudanaise officielle Suna, sans préciser leur nombre.

Ils ont été licenciés sur ordre du commandement des RSF et seront jugés, a ajouté Suna.

Dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aujourd’hui numéro deux du Conseil militaire au pouvoir, les RSF sont également accusées de la dispersion brutale le 3 juin d’un sit-in de manifestants devant le siège de l’armée à Khartoum, pour réclamer un pouvoir civil.

Depuis décembre, la répression de la contestation a fait plus de 250 morts, dont 127 manifestants tués le 3 juin, selon un comité de médecins proche de la contestation. Les autorités ont donné un bilan bien plus faible.

Une enquête officielle a conclu à l’implication de huit paramilitaires dont des membres des RSF dans cette équipée sanglante. Le général Daglo a nié toute responsabilité, dénonçant une tentative de nuire à l’image de ses forces.

Les RSF sont considérés par les protestataires comme un avatar des milices Janjawid accusées de crimes de guerre au Darfour (ouest) sous le régime Béchir.

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