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Syrie: huit civils dont cinq enfants tués dans des raids russes sur Idleb, selon une ONG

Au moins huit civils, dont cinq enfants, ont été tués mardi dans des raids aériens russes sur un village du…

Au moins huit civils, dont cinq enfants, ont été tués mardi dans des raids aériens russes sur un village du nord-ouest de la Syrie abritant des déplacés, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Selon l’ONG, les frappes ont visé le village de Joubass, aux abords de la localité de Saraqeb, dans le sud de la province d’Idleb, tuant des civils qui avaient trouvé refuge dans une école et ses environs.

Depuis le 16 décembre, les forces du régime, soutenues par l’aviation russe, ont intensifié leurs bombardements dans cette région tandis que de violents combats au sol les opposent aux groupes jihadistes et rebelles.

Et, depuis jeudi, elles ont pris le contrôle de 46 villages dans le secteur, a indiqué l’OSDH, et se rapprochent désormais d’une ville-clé dans le sud d’Idleb.

« Les forces du régime sont désormais à quatre kilomètres de Maaret al-Noomane », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, dont l’ONG dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays.

En cinq jours, les combats ont fait environ 260 morts dans les deux camps, dont 110 membres des forces prorégime et 148 jihadistes et rebelles, selon l’OSDH.

Mardi, les combattants jihadistes et rebelles ont réussi néanmoins à reprendre le contrôle du village de Talamanas ainsi qu’une localité adjacente, d’après la même source.

Cela n’a pas empêché des habitants de Maaret al-Noomane de continuer à fuir le secteur, par crainte d’une nouvelle avancée des forces du régime, a indiqué un correspondant de l’AFP sur place.

Selon l’OSDH, plus de 40.000 personnes ont fui la zone des combats au cours des derniers jours, en direction du nord, frontalier de la Turquie.

Interrogé par un collaborateur de l’AFP, Abou Ahmad fait partie des derniers à partir. Les larmes aux yeux, il charge un véhicule d’affaires emportées à la hâte.

– « Sentiment indescriptible » –

« Le sentiment est indescriptible (…). C’est notre maison, c’est là qu’on a grandi », clame-t-il en pleurant.

« Je ne m’attendais pas à devoir partir » un jour mais plutôt à ce que Bachar al-« Assad quitte la Syrie, qu’il fuit », ajoute ce père de dix enfants à la barbe broussailleuse.

La région d’Idleb, composée d’une grande partie de la province du même nom et de segments des provinces voisines d’Alep et de Lattaquié, est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS).

D’autres groupuscules jihadistes et rebelles sont présents dans cette région qui abrite par ailleurs quelque trois millions de personnes, dont la moitié ont été déplacées depuis d’autres zones du pays reconquises ces dernières années par Damas.

Le régime syrien, qui contrôle désormais plus de 70% du territoire, s’est maintes fois dit déterminé à reconquérir Idleb, une des rares régions à encore lui échapper.

Damas et Moscou y avaient mené une offensive d’envergure entre avril et août, entraînant la mort d’un millier de civils, selon l’OSDH, et la fuite de 400.000 personnes d’après l’ONU, avant l’entrée en vigueur d’une trêve fin août.

Mais les bombardements et combats au sol se sont poursuivis en dépit d’un cessez-le-feu, tuant plus de 300 civils -dont environ 80 depuis mardi- et des centaines de combattants.

Les forces du régime ont par ailleurs encerclé lundi un poste d’observation tenu par les forces turques dans la province d’Idleb, toujours selon l’OSDH.

L’armée turque y est déployée en vertu d’un accord conclu en 2018 entre Moscou et Ankara, parrain des rebelles, pour éviter une offensive de Damas contre cette zone.

De grandes puissances et pays de la région sont impliqués dans le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par Damas. La guerre a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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