Violences sur Bassirou Seck pour violation du couvre-feu: LSDH et Amnesty International s’adressent au parquet

Bassirou Seck, gérant d’une boulangerie, a été agressé par un agent de sécurité de proximité. Et ce, en présence d’agents de la police nationale en poste au commissariat urbain de Diourbel.

Bassirou Seck 20 ans,  était devant la boulangerie « Wa Keur Sérigne Touba » lorsqu’il a été battu par l’agent de sécurité. Avant que les agents le placent en garde-à-vue pour violation de couvre-feu, et le présentent au procureur qui l’a placé sous mandat de dépôt le mercredi 27 mai.

Alors que les boulangers de Diourbel ont décidé de faire de ce jour un « vendredi sans pain » en signe de protestation contre les traitements à l’endroit de leur collègue. La Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Amnesty International Sénégal condamnent ces actes de violences.

La Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Amnesty International Sénégal condamnent les actes de violence perpétrés un agent de sécurité de proximité (ASP) contre le boulanger Bassirou Seck, le lundi 25 mai 2020 au quartier Keur Goumack à Diourbel. Selon des témoins interrogés par nos organisations, Bassirou Seck, 20 ans, qui gère la boulangerie « Wa Keur Sérigne Touba » était debout devant la porte quand il a été violemment attaqué et battu par un agent de sécurité de proximité en présence d’agents de la police nationale en poste au commissariat urbain de Diourbel sous l’autorité desquels il opérait. La police l’a ensuite placé en garde-à-vue et présenté au procureur le mercredi 27 mai qui l’a placé sous mandat de dépôt.

Nos organisations déplorent que dans ce cas, et dans de nombreux autres qui ont eu lieu depuis l’instauration de l’Etat d’urgence le 23 mars 2020, la justice ait décidé de confier les enquêtes au même commissariat dont les agents sont mis en cause dans la commission des actes de violence. De telles enquêtes, qui ne remplissent pas les critères d’impartialité requis, permettent à la police de mettre hors de cause ses agents et d’imputer des charges suffisantes aux victimes pour s’assurer leur condamnation.

Elles rappellent au parquet l’obligation qui lui incombe, en vertu de la convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dont l’Etat du Sénégal est partie, d’enquêter et de poursuivre les auteurs d’actes de torture même en l’absence de plainte de la victime.