Révélations de la BBC: levée de boucliers au Sénégal

Depuis la diffusion de l’enquête de la chaîne, les avis fusent de partout dans la sphère politique et économique du pays. A ce propos, Thierno Alassane Sall, alias TAS, et le député de Tekki Mamadou Lamine Diallo donnent une conférence de presse ce jour.

La conférence de presse est prévue pour16h, heure locale. Les supputations vont déjà bon train quant à ce qui va se dire cet après-midi. L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, l’ex-ministre de l’Énergie Thierno Alassane Sall, alias TAS, et le député de Tekki Mamadou Lamine Diallo seront face à la presse. Ils vont certainement analyser les révélations de la BBC sur le pétrole sénégalais et les diverses sorties et suites données à cette affaire.

L’enquête de la BBC révélant des faits de fraudes et de corruption dans les secteurs du pétrole et du gaz au Sénégal a créé un tollé général et une suite d’instructions judiciaires.

La saisie du procureur général de Dakar pour «l’ouverture d’une enquête complète» et la procédure devant le parquet près le tribunal de grande instance de Dakar pour l’ouverture d’une information judiciaire après la divulgation d’un rapport attribué à l’Inspection générale d’État (Ige) sur le scandale Petro-Tim. L’objectif de cette deuxième procédure étant de débusquer la personne qui aurait rendu public ledit rapport qui n’est pas en faveur du régime de Macky Sall. Aliou Sall, cité dans le dossier a lui aussi annoncé une plainte pour diffamation.

Jacques Habib Sy consultant international, interviewé par senego avoue que le seul à pouvoir éclairer l’opinion publique sur le sujet est le Président Macky Sall. Au sujet de la saisie du procureur de la République de Dakar, les procédures doivent être «menées par des hommes de l’art intègre. Que les choses soient diligentées dans les règles de l’art, qu’on évite tout ce qui divise, tel qu’il a été le cas lors des élections…»

Interpellation des partisans du Pur: des hommes politiques dénoncent une justice à double vitesse

Le procureur de la région de Tambacounda, Demba Traoré, devant la presse cet après-midi a fait le point sur les arrestations après les affrontements de Tambacounda. Des arrestations à «têtes chercheuses», selon certains membres de l’opposition.

Le procureur a déclaré ce jour que 27 personnes faisant partie de la garde rapprochée du candidat du Parti de (Pur) ont été interpellés. Suite aux altercations entre les partisans du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) et ceux de Benno Bokk Yakar (Bby).

Des arrestations qui ne sont pas vues d’un bon œil par toute la classe politique. L’ancien député Abdou Sané aujourd’hui dans les rangs de Pastef décrie le «lynchage médiatique dont le PUR.

« Je manifeste mon soutien et ma solidarité au professeur El hadj Issa Sall (victime d’un complot) candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019. En outre nous interpellons la justice pour savoir la suite réservée aux victimes (membres du Pastef) des violences électorales à Saint Louis à Fatick, à Mbour sans oublier l’assassinat de Mariama Sagna. Nous exigeons une justice équitable. Pas de justice aux ordres. Autrement chacun prendra et assumera ses responsabilités», dénonce Abdou Sané.

Les suspects ont été interpellés, désarmés et arrêtés par les forces de l’ordre à hauteur de Kidira après les violences d’hier, lundi, entre les militants du PUR et ceux de BBY (Benno Bokk Yakar) ayant entraîné la mort de trois jeunes.

Sénégal : Amnesty note une stagnation de la justice sénégalaise

Dans son dernier rapport publié il y a quelques jours, l’ONG internationale jette un critique sur la justice sénégalaise.

 

L’examen périodique universel des Nations unies produit par Amnesty International jette un coup de projecteur sur la justice sénégalaise.

Dans l’ensemble la situation « des droits humains stagne malgré les promesses qui ont été faites par les autorités sénégalaises » affirme Francois Patuel, chercheur à Amnesty.

Le rapport de l’ONG souligne qu’un certain nombre de procès au Sénégal n’ont pas été équitables faisant planer de forts doutes sur l’indépendance de la justice sénégalaise.

L’organisation de défense des droits de l’homme cite entre autre les affaires des présumés jihadistes, le dossier Karim Wade sans oublier le procès Khalifa Sall, candidat à la présidentielle de 2019.

Les procès n’ont pas respecté « les normes internationales » et « les gens se posent des questions sur la politisation des affaires traitées par la justice et notamment quand il s’agit de militants de l’opposition » indique Francois Patuel, chercheur à Amnesty.

Dans le procès des présumés jihadistes, l’ONG évoque « une longue détention préventive et sans assistance » des prévenus par leurs avocats ».

D’autres faits et situations reviennent dans le rapport notamment la répression violente des manifestations estudiantines à Saint Louis avec la mort par balle d’un étudiant et un décret interdisant rassemblements et manifestations dans certains quartiers de Dakar.

A l’approche des élections présidentielles au Sénégal, Amnesty International s’inquiète de la situation dans le pays sur les points relatifs aux libertés politiques.

Les autorités sénégalaises doivent prendre toutes les dispositions pour que les différents acteurs puissent avoir la liberté d’exprimer leurs opinions préconise l’ONG.