Violences de Tambacounda: le commissaire de police relevé de ses fonctions

La décision est du Directeur général de la police, Ousmane Sy.

Les premières sanctions tombent. Le Commissaire de police de Tambacounda, Yaya Tamba a été relevé de ses fonctions par le directeur général de la police, Ousmane Sy.

Un homme qui a eu un riche parcours. Yaya Tamba, a exercé à Touba. Il y a d’ailleurs remplacé en 2015, le commissaire divisionnaire à la retraite, Bassamba Camara dont il a été l’adjoint au commissariat de Kolda. La décision du Directeur général de la police fait de Amady Baldé, précédemment en service à la Direction de la sécurité publique, le nouveau patron du commissariat de Tamba.

Le 11 février dernier, des partisans du Pur de Issa Sall et de la coalition  Benno Bokk Yakaar (Bby) du candidat Macky Sall se sont affrontés à Tambacounda. Débordements qui ont causé la mort de deux personnes, de sources officielles.

Interpellation des partisans du Pur: des hommes politiques dénoncent une justice à double vitesse

Le procureur de la région de Tambacounda, Demba Traoré, devant la presse cet après-midi a fait le point sur les arrestations après les affrontements de Tambacounda. Des arrestations à «têtes chercheuses», selon certains membres de l’opposition.

Le procureur a déclaré ce jour que 27 personnes faisant partie de la garde rapprochée du candidat du Parti de (Pur) ont été interpellés. Suite aux altercations entre les partisans du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) et ceux de Benno Bokk Yakar (Bby).

Des arrestations qui ne sont pas vues d’un bon œil par toute la classe politique. L’ancien député Abdou Sané aujourd’hui dans les rangs de Pastef décrie le «lynchage médiatique dont le PUR.

« Je manifeste mon soutien et ma solidarité au professeur El hadj Issa Sall (victime d’un complot) candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019. En outre nous interpellons la justice pour savoir la suite réservée aux victimes (membres du Pastef) des violences électorales à Saint Louis à Fatick, à Mbour sans oublier l’assassinat de Mariama Sagna. Nous exigeons une justice équitable. Pas de justice aux ordres. Autrement chacun prendra et assumera ses responsabilités», dénonce Abdou Sané.

Les suspects ont été interpellés, désarmés et arrêtés par les forces de l’ordre à hauteur de Kidira après les violences d’hier, lundi, entre les militants du PUR et ceux de BBY (Benno Bokk Yakar) ayant entraîné la mort de trois jeunes.

Présidentielle 2019: Issa Sall suspend sa campagne

Selon les informations fournies par le Pur, la garde rapprochée du président de la formation politique a été désarmée lors des affrontements à Tambacounda entre ses militants et ceux du président sortant.

Des affrontements ont éclaté, le 11 février, à Tambacounda entre militants du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) et ceux du Président Macky Sall. Deux morts, selon les sources officielles, sont restés sous le carreau. D’autres sources font état de trois morts. Un bilan qui a poussé le candidat du Pur, Issa Sall, à suspendre sa campagne.

En effet, les éléments chargés de sa sécurité, principalement sa garde rapprochée, ont été neutralisés et désarmés par un impressionnant détachement des Forces de défense et de sécurité, hier à hauteur de Kidira.

Des journalistes ont également été pris à partie par des manifestants qui voulaient venger leurs morts. Plusieurs hommes de médias ont été blessés. Ils seront par la suite transférés sur Dakar sous forte escorte de la gendarmerie.

Violences à Tambacounda: le Pur et le ministre de l’Intérieur s’affrontent

Alors que le parti de Issa Sall dénonce la complicité du ministre dans les événements du 11 février, ce dernier, assure la volonté du gouvernement à prendre des dispositions pour préserver la paix.

Après les affrontements de Tambacounda qui on fait deux morts et plusieurs blessés, le ministre de l’Intérieur Aly Ngouye Ndiaye est monté au créneau.

«Ce qui s’est passé à Tambacounda, on le regrette. Parce que depuis que la campagne électorale a débuté, c’est la première victime dans une manifestation entre différents partisans de candidats à l’élection présidentielle. Il y avait des morts, mais c’était sur des accidents de la route. Ce qui s’est passé à Tambacounda, on le dénonce fermement», a indiqué le ministre.

Aly Ngouye Ndiaye n’a pas manqué de rappeler qu’ «au début de la campagne, j’avais dit que 5 candidats, c’est facile à gérer dans un pays comme le Sénégal. Ils peuvent faire leur campagne sans que personne ne touche l’autre.

On a appelé au calme tous les candidats et qu’ils sachent qu’ils peuvent continuer la campagne en déroulant leur programme pour que le jour J, les gens votent tranquillement pour qui ils veulent». Le ministre de marteler que l’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires. Parce force restera à la loi.

Une sortie qui, selon les membres du Pur, n’est que de la poudre aux yeux. D’après les informations publiées par leur service de communication, le ministre de l’intérieur et le camp présidentiel sont les principaux responsables de ce qui s’est passé dans la capitale orientale.

Les parians de Issa Sall rapporte qu’ils ont été victime de sabotages. Et ce, depuis le lancement de la campagne électorale.  Ainsi, les attaques de Tambacounda entrent en droite ligne avec les sévices déjà subis. «C’est ainsi que ce matin du 11 février, nous avons subi des attaques de la part des militants de Bby à Tambacounda, occasionnant la mort de trois personnes et de plusieurs blessés et de la destruction de nos voitures. Nous déplorons ces pertes de vie humaine et appelons la justice à faire son travail», peut-on lire dans le communiqué.

Dans la même veine, le parti d’opposition soutient que trois personnes ont trouvé la mort le 11 février et non deux comme annoncé par le ministre. Aussi, le Pur dit prendre «comme témoin l’opinion nationale et internationale que le ministre de l’intérieur, Aly Ngouye Ndiaye, sabote le processus électoral en minimisant la sécurité des candidats de l’opposition. Sa responsabilité est engagée dans ces événements malheureux mais aussi à tout ce qui arrivera plus tard».