Vers la création d’une brigade motorisée pour la surveillance douanière sur les autoroutes

Le Groupement polyvalent de recherches et de répression de la fraude (GPR), basé à Thiès (ouest), envisage de créer une brigade motorisée qui devrait permettre aux services des douanes de mieux s’adapter à l’avènement des autoroutes, a annoncé son chef le lieutenant-colonel Mamadou Dieng Sow.

Le chef du GPR a indiqué, dans un entretien avec l’APS, qu’il est prévu dans les locaux en construction de cette structure à compétence nationale, non loin de la légion de gendarmerie de Thiès,une brigade motorisée qui lui sera directement rattachée.

« On a prévu là-bas une brigade motorisée, une brigade cynophile. Nous avons pensé qu’aujourd’hui avec l’avènement des autoroutes à péage, les fonctions de contrôle douanier risquent d’être réduites », a dit le lieutenant-colonel.

Il a souligné la nécessité d’apporter « une réponse » à cette nouvelle situation où la fluidité du trafic, « la priorité en matière d’autoroute à péage », empêche d’ériger des postes de contrôle sur ces infrastructures routières.

« L’ouverture d’Ila Touba c’est pour bientôt. S’il n’y a pas de contrôle de Dakar à Touba, les gens peuvent (convoyer) de la drogue, de la fraude ou des armes sans être inquiétés », a-t-il dit.

« C’est pourquoi, nous avons pensé à créer une brigade motorisée qu’on va rattacher au GPR » et qui sera commandée par un adjudant avec des éléments qui seront « bien formés » à la conduite de motards et qui vont opérer sur ces autoroutes à péages, a-t-il détaillé.

Selon lui, cette brigade qui sera utile « ne serait-ce que pour la dissuasion », pourra faire des ciblages en cas de suspicion, pour suivre les suspects et les contrôler au niveau des aires aménagées à cet effet près des postes de péages.

Le Groupement réfléchit, dans le moyen terme, à l’usage de scanners mobiles, après le déploiement de cette brigade. Il est en outre prévu de créer, dans ses nouveaux locaux, un groupe cynophile avec des chiens renifleurs qui seront formés à la détection de drogues ou d’armes, a ajouté le lieutenant-colonel Sow.

Un abri est prévu dans ce nouveau bâtiment pour ces animaux qui pourront aussi être utilisés au niveau de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) à chaque fois que de besoin.

« La brigade motorisée et le groupe cynophile sont pris en compte par l’autorité pour permettre à la BPR de mieux remplir ses missions », a dit le lieutenant-colonel.

Ils viendront s’ajouter aux deux brigades polyvalentes dont dispose le GPR, qui va déménager « dans les meilleurs délais » dans son nouveau bâtiment construit non loin de la légion de gendarmerie sur un terrain de 2500 mètres carrés.

Il s’agit d’une ancienne maison des Travaux publics qui a été affectée à la douane, avec l’appui du gouverneur.

Le chantier qui a démarré en mai 2017 « est très avancé », a-t-il signalé, en faisant observer que la lutte contre la drogue « fait partie (du) maillon faible » du GPR, face à la difficulté d’obtenir des renseignements.

« La lutte contre la drogue fait partie de notre maillon faible. Notre problème, c’est le renseignement. Souvent, c’est des informateurs qui nous donnent des renseignements et qui parfois, versent dans le chantage », a-t-il déploré.

Il faut selon lui que l’administration des douanes, « si elle veut vraiment être efficace, mette en place un fonds spécial de renseignement, afin de motiver les informateurs », étant donné le « manque de collaboration » de la part des populations.

« Personne ne donne le renseignement gratuitement », fait-il valoir, avant de préconiser une délocalisation du renseignement vers la direction des opérations avec des agents formés dans ce domaine qui pourraient être affectés à l’étranger pour fournir des bulletins tant sur le plan de la fraude que du trafic.

Autrement, toute réforme dans ce domaine qui « n’intègre pas le renseignement est vouée à l’échec », a-t-il décrété.