Pharmacie : les experts, pour la formation et la règlementation du secteur

Des participants au Forum Galien Afrique ont insisté mercredi 28 Novembre, sur la formation des ressources humaines et la réglementation du secteur pharmaceutique.

Ces préoccupations ont été exprimées lors du panel portant sur le thème « Accès universel aux médicaments et aux autres produits », au deuxième jour du Forum Galien Afrique.

Parlant de ce travail de réglementation, Abdourahmane Diallo, ministre-conseiller en santé publique de la République de Guinée, a expliqué que son pays est en train de « mettre en place un comité d’évaluation des grossistes répartiteurs ».

« On en avait plus de cent en Guinée. L’idée, ce n’est pas de réduire le nombre mais de réguler, a-t-il expliqué. On a arrêté de donner des agréments. Désormais, nous allons les attribuer selon les besoins et les normes ».

Pour Martha Smit, membre de Life Sciences Group de Johannesburg, « l’éducation permet aux populations de connaitre les produits auxquels elles ont accès ».

Elle a plaidé pour une harmonisation de la réglementation, en vue de « créer un moyen efficace » de promotion de l’accès universel aux médicaments.

Le Professeur Paul Lavany, directeur de Empover School of Health en Inde, note lui qu’au niveau national et au niveau international, « les produits changent, donc les ressources humaines doivent être bien formées ».

« Les pays ont besoin de services qui travaillent de manière continue pour les populations. Il faut une formation continue, nous avons commencé à travailler dans 25 pays pour cela », a-t-il dit.

Pour sa part, Mabingué Ngom, directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA, en anglais) en Afrique de l’Ouest et du Centre, a insisté sur l’importance de la planification familiale.

« La planification familiale reste un levier sur lequel il faut agir pour influer sur toutes les autres maladies et problématiques de santé. Il est important d’investir dans la santé de la reproduction », a-t-il dit.

« Nous avons besoin de ressources. Il n’y a pas de santé sans produits et médicaments. Un effort massif doit être fait pour changer la donne sur le terrain », a ajouté M. Ngom.

Selon lui, « il n y a aucune chance pour l’atteinte des objectifs de développement durables si nous ne réglons pas la question des médicaments surtout ceux de la santé de la reproduction ».

Macky Sall appelle à lever ’’la protection abusive’’ sur les brevets des médicaments

Le président sénégalais,  a appelé mardi 27 Novembre à une levée de ’’la protection abusive’’ des brevets se situant au-dessus des standards admis par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Cette surprotection entraine un ‘’renchérissement des médicaments génériques’’, a notamment expliqué le président Sall en ouvrant au Centre international de conférences de Diamniadio, le premier Forum Galien organisé en Afrique.

’’Cette protection excessive continue de créer une situation de quasi-monopole qui renchérit les prix médicaments et freinent la fabrication de produits génériques sûrs aux coûts plus abordables pour le plus grand nombre. Il faudra lever quelque part cette protection et faire en sorte que les génériques deviennent une réalité’’, a-t-il ainsi déclaré.

’’Force est de constater que malgré les formidables progrès de la science, médicale et pharmaceutique, des milliers de personnes continuent de souffrir, de mourir de maladies évitables, guérissables et contrôlables faute d’accès aux médicaments et aux soins’’, a déploré Macky Sall.

Ce ’’paradoxe des temps modernes’’, a-t-il lancé dans son plaidoyer ‘’explique tout le débat éthique lié à la protection abusive des brevets au-delà des standards admis par l’Organisation Mondiale du Commerce’’.

’’Cette protection excessive continue de créer une situation de quasi-monopole qui renchérit les prix médicaments et freinent la fabrication de produits génériques sûrs aux coûts plus abordables pour le plus grand nombre’’, a-t-il insisté devant un partenaire de scientifiques, chercheurs et étudiants venus prendre part au forum Galien, premier en Afrique.

Il a également dénoncé ’’le fléau de la contrefaçon’’ que ’’seule une coopération internationale efficace peut aider (à régler face) aux multiples ramifications de ce trafic criminel’’’.

Revenant sur le thème du forum ’’Ethique et l’innovation’’, Macky Sall a souligné que ‘’l’innovation est importante dans la société du savoir, les connaissances et les applications sont sans cesse exposées au risque d’obsolescence’’.

’’Ce qui pousse sans cesse à inventer, réinventer, créer, perfectionner et à adapter. En cela l’innovation est inséparable du progrès de la science et de la technologie mais elle ne peut se soustraire aux normes d’éthique’’, a dit le chef de l’Etat.

Selon Sall, ’’’l’éthique interroge sans cesse sur la conscience et la finalité même de la recherche et de l’innovation. Il y va de la vie et de la dignité humaine’’.

’’Si, a-t-il poursuivi, la science doit rester au service de l’humanité, en particulier dans le domaine médical, il est utile de rappeler que le secret des laboratoires, officines, l’éthique interroge sans cesse les connaissances sur la finalité de la recherche’’.

Pour le président de la République, ’’l’évènement est majeur et historique parce que le prix Galien et son forum forment une référence mondiale en matière de pharmacie et de biotechnologie’’.

Depuis 1970, le prix Galien international à l’instar du Prix Nobel récompense chaque année des chercheurs dont les réalisations contribuent à avancer la condition humaine grâce au développement des traitements innovants.