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Tchad : Grogne des commerçants et hausse des prix des produits de première nécessité

Le grand marché de la ville d'Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï et principale ville du grand nord du…

Le grand marché de la ville d’Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï et principale ville du grand nord du Tchad, est fermé, mardi, par les commerçants qui protestent contre les comportements des agents des douanes.Selon plusieurs sources dans la ville, la fermeture du marché est liée à l’état d’urgence suite aux affrontements interethniques qui autorise les forces de l’ordre à faire des perquisitions. A en croire les commerçants, les douaniers viennent dans leurs boutiques pour exiger le dédouanement de certains produits importés des pays voisins. 

Pour eux, le dédouanement se fait à la frontière, à l’entrée des postes de douanes et non dans les marchés. Les douaniers exigeraient que les produits soient à nouveau dédouanés. Les commerçants, eux, restent, catégoriques et refusent de payer de nouvelles taxes. 

Déjà, les commerçants craignent une rupture de stocks de leurs marchandises à cause de la fermeture des frontières avec la Libye et le Soudan qui leur permettaient d’alimenter les marchés du nord et de l’Est en sucre, pattes, farine, ustensiles et autres produits de première nécessité. 

La fermeture des frontières du Tchad avec la Libye et le Soudan a des répercussions sur les provinces de l’Est et du Nord du pays avec une hausse des certains produits importés et risque de rupture de stocks. 

Interrogé par APA, l’économiste Mahamat Saleh Yacoub, enseignant dans la ville d’Abéché, explique que la fermeture des frontières a des conséquences perceptibles dans cette partie du pays.

Malgré les corridors pour le passage des marchandises, M. Yacoub souligne que cela ne suffit pas. « Ces corridors sont des points de filtrage et non des points qui permettent les flux d’activité commerciale », dit-il ajoutant par ailleurs que, « les prix des produits de première nécessité ont augmenté en une semaine. Il faut compter 40% plus cher pour un sac de sucre de 50 kilogrammes ».

Selon M. Yacoub, si l’état d’urgence se prolonge, les stocks de farine, d’huile ou encore des œufs, prévus pour tenir jusqu’à la fin de la saison des pluies, seront épuisés. Le nord et l’est du Tchad risqueraient une pénurie de marchandises qui pourrait toucher aussi la capitale tchadienne, alerte l’économiste.

En proie à des affrontements entre communautés, l’est et le nord du Tchad sont mis sous état d’urgence depuis quelques jours. Dans les provinces du Ouaddaï, Sila et Tibesti, les forces de l’ordre et l’armée, ont reçu ordre de désarmer et d’instaurer la paix par tous les moyens possibles. 

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